Plus de 3 mois après la découverte du premier cas de Covid-19 à Kinshasa, les habitants peuvent de nouveau jouir de leurs libertés. Le chef de l’Etat a décrété la fin de l’état d’urgence. Découvrons alors le petit dictionnaire du déconfinement.
Discours présidentiel
Pour décréter ou lever l’Etat d’urgence, le discours présidentiel est un passage presqu’obligé. Le discours du président est alors attendu par une très grande majorité de gens pour découvrir la teneur des décisions de la plus haute autorité du pays.
Ce discours est un moment privilégié du chef qui est souvent déconnecté du quotidien de la population. Lui qui vit entre plusieurs réunions et dossiers à gérer. Alors, quand intervient le discours présidentiel en pareille circonstance ? Le plus tard possible, soit aux alentours de minuit. A ceux qui attendaient ce discours depuis 4 heures du temps, on retorquera que quand le chef parle tout le monde se tait, et quand il termine son discours tout le monde se couche. « Il a parlé et il se fait tard. Donc, allons dormir. »
Confusion
La confusion intervient dès le lendemain matin quand tout le monde s’interroge sur les implications des décisions du président. Est-ce à dire que tout et absolument tout revient à la normale? Peut-on en même temps observer l’application des gestes barrières et vivre comme de vrais Kinois? Sachant que la vie normale dans les grandes villes congolaises rime avec la promiscuité.
Transport en commun
Pour les habitants des grandes villes, le transport en commun est d’une utilité dont on ne peut se passer. Alors que l’état d’urgence a presque obligé certains d’entre eux à ne plus emprunter les bus et les taxis, le retour à la vie normale est mal vécu pour les usagers. Profitant de la confusion, les chauffeurs obligent les passagers à se serrer les uns contre les autres.
Mais n’a-t-on pas dit que la fin de l’état d’urgence ne veut pas dire la fin de l’épidémie ? A cette question, c’est une voix rauque et autoritaire qui répond : « Tu n’as qu’à acheter ton propre véhicule où tu feras observer les gestes barrières. Pour le moment, moi je dois rentabiliser mon investissement. »
Bar
Cadre de rencontre par excellence, les bars sont les lieux de plusieurs intrigues, affaires, rêves ou désillusions. Les Congolais, comme la plupart des habitants de la planète, sont attachés à leurs bars et ils ont eu l’impression que le ciel leur tombait dessus le jour de leur fermeture obligatoire.
Maintenant que les comptoirs des bars sont à nouveau accessibles, personne ne boude son plaisir. Sauf bien sûr le religieux qui ne comprend pas comment on peut rouvrir les bars avant les églises. « Ce pays est aux mains du diable », lâchent les dirigeants des cultes les uns après les autres.
L’habitué des lieux d’ambiance retorquera alors : « Si vous saviez la valeur d’un verre de bière pour moi et pour les impôts, vous seriez fier du chef de l’Etat. »