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Les pirates informatiques : en existe-t-il en RDC ?

On entend parler des pirates informatiques et de leurs crimes partout dans le monde. Mais s’est-on posé la question de savoir s’ils existent au Congo ? Comment opèrent-ils ? Sont-ils structurés ? 

Les pirates informatiques existent bel et bien en RDC. Ils sont arrivés par vagues, d’abord d’Inde, puis du Maghreb. C’était pour la plupart d’anciens étudiants congolais revenus au pays qui s’essayaient à l’escroquerie pour gagner leur vie. 

A leur nombre, on pouvait compter également des Congolais refoulés ou revenant d’Europe et qui ont ramené dans leurs bagages, des Simbox pour créer des centrales téléphoniques parallèles. En Europe, ils les utilisaient surtout pour harceler les diplomates congolais, en faisant composer et sonner simultanément leurs numéros pour les rendre injoignables.

Plusieurs sites victimes 

En 2016, un groupe de pirates informatiques arrive à accéder à l’intérieur du site Internet de l’Université de Bukavu. Forts de cet « exploit », ils prennent désormais le secteur bancaire pour cible. De faux sites imitant à la perfection ceux des opérateurs mobiles et bancaires apparaissent. Des filières voient le jour pour modifier le palmarès des examens d’État sur le site de l’enseignement primaire, secondaire et professionnel (EPSP) afin de faciliter l’inscription d’étudiants hors du pays. 

Les sites Internet de la Snel et de la Céni étaient également ciblés lorsque les hackeurs s’opposaient à l’utilisation de la machine à voter. Récemment, c’est l’hôtel de ville de Kinshasa qui a été la dernière victime avec un mode opératoire identique à celui constaté sur le site de la Snel. 

L’arrivée des coachs

Puis, tout d’un coup, des coachs ont commencé à apparaitre, donnant des formations floues et superflues. Déverrouiller un téléphone, pirater le compte Facebook de sa copine ou rivale, a attiré de nombreux curieux. À l’Ista ou dans des locaux loués au quartier GB à Kinshasa, des pirates amateurs ont été formés sur le tas et lâchés dans la nature, sans contrôle. Certains étant devenus des escrocs à temps plein. Bien que l’encadrement se soit quelque peu normalisé aujourd’hui, il existe encore, cachés dans les recoins de WhatsApp et des groupes Facebook, des apprentis pirates qui désormais utilisent les atouts de l’Intelligence artificielle pour faire des dégâts.  

La ruée vers les cryptomonnaies a mis sur le marché des pirates pernicieux et prêts à tout pour gagner de l’argent rapidement. Qui sait si votre téléphone ou votre ordinateur est utilisé à votre insu pour miner (créer et distribuer) de la cryptomonnaie ou prendre en otage vos données contre une rançon ? Comme ce qui est arrivé avec le Groupe Bolloré en RDC. 

Début 2021 par exemple, Fredrik Nordbeg Almroth, spécialiste en sécurité informatique, avait réussi à prendre la gestion du domaine pays (CD) et contrôlait la moitié du trafic DNS qui y transitait. Le temps que la cyberarmée congolaise consacrée par le Code du numérique s’organise, différents « groupes hostiles virtuels » locaux et étrangers occupent déjà le cyberespace congolais. 

 

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