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Policiers et biens de l’Etat « privatisés » à Lubumbashi

Alors que l’insécurité toujours grandissante ne cesse de faire parler d’elle dans le Haut-Katanga, les moyens de l’Etat sont utilisés à des fins privées. Les services de la police se monnaient désormais, au détriment de l’intérêt général.

Tenez, il y a quelques jours, j’ai assisté à une scène surréaliste à Lubumbashi : des militaires commis à la garde du domicile des parents de la femme d’un colonel des Forces armées de la RDC ! Et pour couronner le tout, ces soldats tracassent même les gens qui passent par-là le soir.

Malheureusement, ce cas est loin d’être isolé. Les Lushois (habitants de Lubumbashi) sont de plus en plus nombreux à recourir aux services des hommes en uniforme (policiers ou militaires) pour protéger leurs domiciles de cambrioleurs et autres bandits qui sèment la terreur et la désolation une fois la nuit tombée. Pour cela, il suffit juste de s’arranger avec un haut gradé et on met un militaire ou un policier à votre disposition.

Pourtant, le gouvernement central avait pris une mesure retirant tous les hommes en armes de chez les privés. Hélas, la mesure n’a pas été respectée ni suivie. Il faut aussi noter que face au non-paiement ou sous-paiement de leurs soldes, militaires et policiers préfèrent faire du gardiennage pour les privés plutôt que de travailler pour le compte de l’Etat. Et rassurez-vous, on croit toujours ainsi servir l’intérêt général !

Et les conséquences sont terribles. Les services de police se privatisent, les commissariats et sous commissariats manquent d’effectifs pour sécuriser une ville qui compte pas moins de 5 millions d’habitants. Désormais, à Lubumbashi,  il faut être nanti ou haut placé pour vivre en sécurité.

Une police mauvaise gestionnaire de ses véhicules…

D’autre part, alors que le gouvernement provincial ne cesse de multiplier les dotations en faveur de notre police nationale, on constate toujours que des véhicules de la police et de l’armée continuent à être utilisés à des fins totalement privées. Un usage qui n’a rien à voir avec le service public : emmener les enfants à l’école, faire les courses de leurs maisons, etc.

Ils utilisent le carburant de l’Etat. Les véhicules ne sont pas bien gardés, et passent rarement à l’entretien. Pourtant, les gouverneurs qui se sont succédé ont doté la police de plusieurs véhicules. Malheureusement, beaucoup de responsables les utilisent mal et les laissent en panne. A tel point qu’à chaque flambée d’insécurité dans la ville cuprifère, il faut remettre à la police de nouveaux véhicules. Ça frise le gaspillage.

Et quand il faudra intervenir ou faire des patrouilles, soit il y a peu ou pas d’hommes, soit les véhicules manquent de carburant. Ou encore, il n’y a pas de véhicules pour couvrir l’ensemble de la ville. C’est maintenant à la personne qui appelle à l’aide de payer pour le déplacement de la police. C’est inacceptable.

 

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Les commentaires récents (3)

  1. L’état a été détruit pendant des années et il faut le reconstruire à tous les niveaux : la société civile doit réellement s’impliquer pour que les choses changent et s’améliorent.

  2. Vous avez dit vrai! Ce qui manque à l’africain, c’est la notion de demissioner lors qu’ on se mesure imcapable.