Depuis 2003, la peine de mort a été suspendue en RDC. Cependant, les tribunaux congolais continuent à prononcer la condamnation à mort. Actuellement, la peine capitale est automatiquement commuée en peine de prison à vie. Face à cette confusion, certaines personnes estiment qu’il faut carrément quitter de la suspension à l’abolition pure et simple de la peine de mort.
La confusion repose notamment sur le fait que d’une part notre Constitution rend sacrée la vie humaine, alors que d’autre part, notre code pénal maintient la peine de mort. Plus souvent, la peine de mort est prononcée dans des affaires qui impliquent les bandes armées.
Il y a donc d’un côté, ceux qui luttent pour l’abolition de la peine de mort, et de l’autre, ceux qui veulent qu’elle soit de nouveau appliquée en RDC. Je vous résume ici les arguments de deux parties. Qui a tort et qui a raison ? A vous de juger.
Toute personne a droit à la vie
Selon l’article 16 de la Constitution congolaise, la personne humaine est sacrée. Par conséquent, l’Etat a l’obligation de respecter et de protéger la vie de toute personne. C’est sur cette disposition constitutionnelle que ceux qui réclament l’abolition de la peine de mort s’appuient. Leur position est réconfortée par l’article 61 de la même Constitution. D’après cet article, en aucun cas, on ne peut déroger au droit à la vie. Toutefois, ceux qui s’opposent à l’application de la peine de mort soutiennent l’emprisonnement à vie comme la peine la plus lourde, arguant que la peine de mort viole la Constitution.
L’application de la peine de mort réduit l’insécurité et la criminalité
Parmi ceux qui soutiennent le maintien de la peine de mort en RDC, il y a deux tendances. Les uns estiment que l’application de cette peine est une sanction juste et équitable contre les criminels. Ils soutiennent également que si le phénomène Kuluna ne se termine pas, c’est parce que la peine de mort n’est pas appliquée. Pour eux, la peine de mort ne viole nullement les droits de l’homme, bien au contraire, elle rétablit plutôt le droit. Ensuite, les autres pensent que ce n’est pas le moment d’abolir la peine de mort en RDC, au vu des crimes qui se commettent dans l’est de notre pays.
A ce sujet, l’honorable Josué Mufula estime que les auteurs de crimes au nord-est du pays devraient être exécutés publiquement. Pour lui donc, l’application de la peine de mort est la meilleure solution contre des criminels.
Cela dit, nous sommes bien d’accord que la peine de mort protège la société contre les individus dangereux qu’il faut mettre hors d’état de nuire. Seulement, en cas d’erreur judiciaire, comment réparer si la personne a déjà été exécutée ?