’est en tout cas la question que plus d’une personne se pose, vu l’état actuel de cette prison. Construite depuis les années 1938, avec une capacité d’accueil de 150 personnes, la prison centrale de Kindu héberge à ce jour plus du triple de cette capacité, soit 489 détenus parmi lesquels 24 mineurs et 12 femmes. Seuls 149 détenus ont déjà été jugés et condamnés.
A ce jour, la prison est dans un état déplorable qui met en danger tout le monde : prisonniers, gardes pénitentiaires, visiteurs et population environnante. En dehors des difficultés liées à la carence en médicaments et en ration alimentaire, l’état du mur de la prison séparant le pavillon civil A du pavillon militaire inquiète.
Ils craignent pour leur vie
Ce mur de la prison, selon certains détenus que nous avons contactés, présente des fissures dangereuses et risque de s’écrouler dans un avenir proche. Cet état de choses est confirmé par Rocky Longonde, chef de division provinciale de la justice du Maniema. Il explique que la situation est la même pour toutes les maisons carcérales de la province. Pour lui, une réhabilitation urgente de ces prisons s’impose pour éviter le pire.
« Toutes les prisons de la province, sur le plan des infrastructures, il y a vraiment des soucis. L’état actuel de la prison centrale de Kindu nécessite un aménagement dans l’urgence. Nous avons déjà écrit à notre hiérarchie et gardons espoir que d’ici-là une solution sera trouvée pour réparer le mur endommagé », espère le chef de division.
Par ailleurs, au-delà des problèmes susmentionnés, la prison centrale de Kindu n’a même plus de toilettes en bon état : toutes sont bouchées par manque d’entretien. Plus grave, des 489 détenus qu’elle héberge, 15 souffrent de tuberculose. Et on signale qu’en l’espace d’une semaine, 3 personnes sont décédées dans les prisons de Kindu et Kasongo faute de médicaments.