Après sa sortie de prison, le journaliste Stanis Bujakera a brisé le silence sur les conditions de détention déplorables dans la prison de Makala à Kinshasa. La surpopulation carcérale y est criante : conçue pour 1500 personnes, elle en héberge plus de 14 000. Cette situation alarmante n’a semblé interpeller l’État congolais qu’après les révélations du journaliste.
L’inaction des autorités face à une situation aussi grave met en lumière un manque flagrant de vision et de planification. La gestion de la prison de Makala semble se faire au jour le jour, sans aucune stratégie à long terme pour désengorger les cellules et améliorer les conditions de vie des détenus.
Un système judiciaire à deux vitesses
Le système judiciaire congolais lui-même est aussi un problème. Il est gangréné par des dysfonctionnements majeurs. La moindre plainte peut conduire à l’incarcération, et sans moyens financiers pour payer une caution, nombreux sont ceux qui croupissent en prison sans jamais être jugés. La justice devient alors un privilège réservé à ceux qui en ont les moyens, laissant les plus démunis à leur triste sort.
Réformes urgentes pour une justice équitable
L’accès à la justice ne peut être conditionné par des moyens financiers. Des réformes profondes s’imposent pour garantir un système judiciaire juste et équitable pour tous. L’État doit assumer ses responsabilités et mettre en place des solutions durables pour désengorger les prisons, améliorer les conditions de détention et garantir un traitement équitable à tous les justiciables.
La situation carcérale en RDC est un déni de justice et une violation flagrante des droits humains. Les autorités congolaises devraient prendre des mesures concrètes pour remédier à cette situation inacceptable.
Aucune prison en RDC conrespond aux normes conçue par les législateurs , pour la détention en sa capacité.