A Lubumbashi, deuxième ville de la République démocratique du Congo, les brasseries bafouent la dignité des femmes. Dans les publicités, les vendeurs de boissons présentent la femme comme un objet de satisfaction sexuelle. C’est inacceptable !
Sur les panneaux publicitaires qui pavoisent les routes de Lubumbashi, des images de femmes légèrement vêtues sont affichées, forçant les passants à focaliser leurs regards sur leurs parties intimes. Les messages sont d’ailleurs assez suggestifs : « boostez vos sensations avec sensualité et douceur ». On peut lire aussi : « c’est petit mais c’est puissant ».
Il s’agit évidement de messages pour vanter une boisson. Mais, textes et images évoquent des « sensations » qui s’apparentent à du plaisir sexuel. Dans l’audiovisuel, les mêmes sociétés jurent que leurs boissons rendent forts (pour dire virils) les hommes. Ces publicitaires légitimeraient et encourageraient-t-ils les comportements masculins déplacés ? Car les attouchements des femmes sont gênants et fréquents .
Une loi inconnue sur la dignité de la femme
Ces publicités qui sapent la dignité de la femme sont choquantes. Curieusement, la loi n°15/013 du 1er août sur les droits de la femme interdit l’usage abusif de l’image de tout humain, particulièrement de la femme. Mais qui la connaît ! Sûrement pas les autorités urbaines et les publicitaires. Cette loi mentionne la publicité, la danse, la chorégraphie, la mode et l’audiovisuel. Pourtant, c’est bien dans ces domaines que l’image de la femme est diminuée et restreinte à celle de la femme objet.
Que font les organisations féministes ? En mars 2016, plusieurs associations féministes ont mené un plaidoyer auprès de la mairie de Lubumbashi, exigeant que cessent les abus sur l’image de la femme dans la publicité. Elles ont aussi demandé des sanctions contre les entreprises qui diffusent ce genre de publicités, comme prévu par l’article 35 de la loi sur la parité homme-femme. Mais la promesse de la mairie de retirer les publicités incriminées n’a eu aucun effet alors que pourtant, aucune publicité ne peut être affichée dans les rues sans leur autorisation.
Les dérives publicitaires devraient alerter nos dirigeants qui ont la charge d’appliquer les lois. Réagissez !