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Quêtes pour les funérailles : attention aux arnaques !

À Mbujimayi, il y a une habitude telle que lorsque l’on perd un être cher, les jeunes du quartier font du porte-à-porte avec la photo du défunt pour récolter de l’aide en vue de contribuer à l’organisation des funérailles. Les personnes de bonne volonté compatissent en offrant de l’argent, de la farine, etc. Malheureusement, les jeunes qui effectuent cette collecte en profitent pour arnaquer les bons Samaritains. Certains en ont fait même leur job.

Voici un fait insolite qui s’est produit au grand marché de Dibindi, à Mbujimayi. Ce jour-là, piétons, marchands, curieux et autres, ont passé une trentaine de minutes dans un étonnement total. Tenez : deux  jeunes hommes d’apparence pitoyable mais respectable sont en pleurs et tiennent à la main la photo d’une femme décédée. Ils passent devant chaque boutique et commerce pour solliciter de l’assistance en vue d’acheter le cercueil afin d’enterrer la défunte. Sur la photo plastifiée, on pouvait lire cette inscription : « Ivonne Mua Mbuyi repose en paix, nous ne t’oublierons jamais. » Et les bons Samaritains versaient de l’argent dans la tirelire improvisée qu’ils avaient.

Mais étonnez-vous : ce macaron, avec photo de la défunte, avait été confectionné et distribué aux membres des familles, amis et connaissances lors des funérailles de cette femme trois mois auparavant. Le 4 janvier 2018, elle était enterrée au cimetière de Tshibombo dans la périphérie de Mbujimayi. Imaginez que trois mois plus tard, les deux jeunes hommes, larmes de crocodile aux yeux, font croire qu’elle venait de mourir la veille et que la famille n’a pas de moyens pour l’enterrer.

Brandissant la photo, ils disaient : « Aidez-nous, aidez-nous ! La famille n’a pas les moyens pour amener notre sœur à sa dernière demeure. » Alors les gens ont contribué toute la journée sans savoir que c’était de l’arnaque. Billets de banque et biens en nature ont été amassés par les deux demandeurs d’aumône partout où ils sont passés.

L’affaire tourne au vinaigre

Par hasard, un homme d’environ 40 ans, Shambuyi Kalala, qui passait par là regarde la photo avec une curiosité inhabituelle. Il découvre que c’est réellement la photo de son épouse déjà décédée et enterrée. « Mais-mais-mais c’est ma femme ! C’est la photo de ma femme décédée ! Je l’ai enterrée il y a trois mois, le 4 janvier 2018 ! » S’en prenant aux deux garçons, il crie : « Voleurs ! Vous êtes des voleurs ! Pourquoi faites-vous de telles aventures avec l’image de ma femme ? »

Sur place, les deux arnaqueurs ont eu le temps de prendre le large. Les badauds ont essayé de les pourchasser, mais en vain. Les deux compères couraient comme Usain Bolt. Une foule de curieux s’amasse sur le bord de la route et Shambuyi Kalala se met à raconter comment son épouse est morte et comment il a organisé pour elle des funérailles dignes après l’enterrement.

 


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Les commentaires récents (1)

  1. Un exemple triste qui démontre avant tout de la précarité des Jeunes et de ses conséquences. Heureux de voir aussi que les congolais demeurent quand même solidaires malgré leur niveau de vie…