Goma, 1er juin 2025. La crise humanitaire en République démocratique du Congo atteint un seuil critique. Plus de 660 000 personnes ont été déplacées dans la seule ville de Goma depuis janvier 2025. C’est la conséquence directe des affrontements entre les FARDC, le M23 et d’autres groupes armés.
Sur l’ensemble du pays, environ 28 millions de personnes vivent aujourd’hui en situation d’insécurité alimentaire aiguë. Les provinces de l’Est, notamment le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, sont les plus durement touchées. Selon les dernières évaluations, plus de 90 % des ménages dans ces zones ne mangent pas à leur faim. Beaucoup réduisent la taille des repas, se contentent d’aliments peu nutritifs ou sont contraints à mendier. L’effondrement de la production agricole et l’envolée des prix alimentaires aggravent une situation déjà alarmante.
Le PAM au secours des victimes
Face à cette détresse, le Programme alimentaire mondial (PAM) a fourni une assistance vitale à 1,1 million de personnes entre janvier et mars 2025, incluant des repas scolaires pour 115 000 enfants, un soutien nutritionnel pour 340 000 femmes et enfants, ainsi qu’un appui aux moyens d’existence pour 14 000 personnes. L’organisation a également assuré la logistique pour l’acheminement de vivres, de vaccins et d’intrants médicaux, notamment dans le cadre de la riposte contre l’épidémie de Mpox.
Mais les défis sont énormes. L’insécurité entrave l’accès humanitaire, notamment au Sud-Kivu où des distributions n’ont pas pu avoir lieu en avril. Le manque de financements menace l’ensemble de la réponse : 433 millions de dollars américains sont nécessaires de toute urgence pour maintenir les opérations jusqu’en octobre 2025.
Le PAM tire la sonnette d’alarme. Sans un soutien immédiat de la communauté internationale, des millions de Congolais risquent d’être privés d’une aide vitale, dans un contexte où chaque jour sans repas peut coûter une vie.