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RDC : ces femmes qui osent

La société congolaise relègue souvent la femme au second rang : femme au foyer, être faible ou femme nourricière. Désormais, beaucoup de femmes se battent pour supprimer ces clichés. Elles créent des entreprises, innovent, s’engagent en politique… Bref elles osent là où les hommes les y attendent le moins.

Lors de la conférence-débat organisée à Kinshasa par Habari RDC en avril dernier, des femmes intellectuelles et entrepreneuses ont partagé leur expérience avec d’autres plus jeunes, sur le thème : « RDC, ces femmes qui osent. »

La femme dans la politique

Malgré le fait que les femmes représentent 52% de la population, et donc plus nombreuses que les hommes, elles sont les moins représentées dans les institutions publiques. Pour les femmes leaders et oratrices à notre conférence, c’est la faute au système éducatif mis en place par l’État : « Le système éducatif congolais ne permet pas à la femme de s’épanouir. La plus grande partie des femmes vit dans les milieux ruraux et s’adonne à des travaux champêtres. Ces femmes sans instruction, comment voulez-vous qu’elles s’épanouissent ? », s’interroge Angèle Makombo, présidente du parti politique LUDEC. Et d’ajouter : « Vous jeunes filles  qui avez la chance d’aller à l’école, saisissez l’occasion pour oser changer les choses. »

De la politique à l’entrepreneuriat

Vivotant entre les travaux des champs et la vente de quelques produits vivriers aux coins des rues à Kinshasa, la femme congolaise est réduite à de petites activités informelles pas assez rentables. Pour la sortir de cette situation, Marianne Mulangala, présidente de l’association Femmes d’affaires du Congo, préconise le regroupement en coopératives commerciales. Son conseil, « les femmes, si elles veulent réussir, doivent se regrouper en fonction de leurs intérêts ».

Parmi les femmes qui ont innové en RDC, on compte Thérèse Kirongozi, inventeur du robot-roulage à Kinshasa. Elle explique son expérience : « Lorsque j’ai commencé mon projet de robot-roulage, je prenais ça comme une aventure. Un seul robot me coûtait plus de 12 000$. Mais je n’ai pas baissé les bras. J’ai persévéré et aujourd’hui il y a des robots-roulage presque partout et j’en suis fière. Il faut savoir oser. »

L’engagement social

Si elle ne peut s’engager dans la politique ou dans l’entrepreneuriat, la femme congolaise de demain peut s’investir dans la cause sociale. Il suffit de trouver une cause qui vous tient à cœur dans la société et vous y investir à fond. Cette attitude, est celle que partagent ces femmes qui osent, à l’instar d’Arlène Agneroh de Kukula Group ou Nadège Bope.

« Il y a quelques mois, nous nous sommes engagées pour former des personnes à l’agriculture. Aujourd’hui, nous comptons 4400 bananiers, 400 avocatiers, 10 hectares de manioc, 4 hectares de niebés et autres. C’est en posant des actions comme celles-ci que nous pouvons changer les choses de manière positive » explique Nadège Bope, activiste sociale.

Ce que nous considérons comme problèmes dans notre société, d’autres le considèrent comme des opportunités. Nous pouvons, hommes et femmes, saisir ces opportunités et transformer nos milieux en petits paradis. « La conséquence de la négligence de la femme dans la société congolaise n’est pas seulement le triomphe du vice, mais surtout l’abêtissement de toute la société agenouillée devant la médiocrité », affirme le Père Emmanuel Bueya.  

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Les commentaires récents (3)

  1. Pour avoir encore plus des femmes demain qui oserons, mettons l’accent sur l’éducation et la scolarisation de nos enfants et nos jeunes filles.

  2. Ces Femmes qui osent sont de véritables sources d’inspiration. À elles aussi de relever les autres autour d’elles…