Jeune journaliste de Kinshasa et passionnée de blogging, Nathalie Sala exhorte les femmes congolaises à faire valoir leur potentiel. Selon elle, le blogging est un des moyens pour la femme d’influencer les choses dans la société congolaise. Nathalie Sala répond aux questions de Jean-Hubert Bondo.
Habari RDC : Pourquoi avez-vous choisi de faire du blogging ?
Nathalie Sala : J’ai choisi de faire du blogging parce qu’avec toutes les mutations qu’il y a vers le monde technologique, il est important de se mettre à jour, cela veut dire arriver à communiquer en ligne, mais aussi à partager mes opinions en publiant des articles sur Internet.
Vous avez étudié le journalisme à l’Université. Est-ce que le journalisme et le blogging sont-ils compatibles ?
Je pense que les deux sont compatibles. On peut se servir de tout ce que l’on a appris comme notions et règles du journalisme pour mieux faire son blogging. Car si vous voulez partager vos opinions par le blogging, il ne faut pas que ce soit fait pêle-mêle. Il faut que vos idées et vos arguments soient logiques, pertinents et fondés. Pour cela, il y a des règles journalistiques auxquelles on doit se soumettre, c’est notamment la véracité des faits, l’intérêt du public, etc.
En RDC très peu de femmes sont blogueuses, qu’est-ce que le blogging peut vous apporter en tant que femme ?
Dans notre pays, malheureusement, rares sont les femmes qui osent s’exprimer. Rares sont les femmes engagées dans des actions susceptibles de faire la différence. Quant à moi, par le blogging, j’espère que mes idées et mes opinions parviennent à un grand nombre de personnes au delà de mon pays et pourquoi pas au delà du continent africain. J’aimerais que le monde sache ce que je pense, j’aimerais partager ce que j’ai avec le monde à travers le blogging. Que les gens connaissent ma manière de voir le monde. Je pense qu’avec le blogging, je suis en mesure d’influencer des changements dans la société à travers mes articles et les opinions que je partage.
Quels sont les sujets sur lesquels vous aimez écrire et partager vos opinions ?
Les sujets qui me préoccupent concernent notamment la place de la femme dans la société congolaise. Quelle place on lui donne en politique, au foyer, dans l’économie… Je ne pense pas que la femme soit importante uniquement pour faire des enfants ou pour rester à la maison, faire la cuisine… Je crois que la femme congolaise a du potentiel qu’elle peut offrir non seulement à son pays, mais aussi au monde. J’aime également écrire sur l’éducation de la femme. Les parents doivent envoyer les filles à l’école pour qu’elles puissent se découvrir et qu’elles puissent choisir elles-mêmes ce qu’elles veulent devenir dans la vie. Enfin, j’aime aussi partager mes opinions sur la politique de mon pays. Je crois que la femme doit s’intéresser à la politique parce que c’est là que tout se décide.
Quelle est la perception que l’on a en RDC sur les femmes blogueuses ?
Il y a des personnes qui pensent que les femmes qui s’affichent sur les médias, à la télé ou en ligne sont des femmes légères et de mauvaise réputation. Je trouve que ce ne sont que des stéréotypes. Je connais beaucoup de femmes qui sont très présentes sur les médias mais qui ne sont pas des femmes légères. Il faut donner la chance à la femme de pouvoir être ce qu’elle doit être.
Quelles sont les formations que vous avez déjà suivies dans votre vie de journaliste et de blogueuse ?
En dehors de mon diplôme de journalisme, j’ai suivi d’autres formations en rapport avec la communication sociale. Aujourd’hui grâce à Habari RDC, je me retrouve à Kampala en Ouganda pour suivre une autre formation sur le storytelling. C’est une formation qui va apporter une plus-value à la connaissance que j’ai déjà. Elle va me permettre d’écrire et de raconter différemment les faits et les histoires que je voudrais partager.