Ces derniers jours, une publication s’est répandue sur WhatsApp et Twitter selon laquelle, la RDC serait le pays le plus corrompu de la planète. Avant de relayer moi-même cette information, j’ai d’abord appliqué les règles élémentaires de fact-checking pour en savoir davantage. C’est là que j’ai découvert que c’est une fakenews.
Le mensonge sur Internet est un commerce. N’en devenons pas des consommateurs. Il y a mieux à faire sur la toile que de propager et de commenter des fakenews. Beaucoup de gens tombent toujours dans le piège.
Utilisez votre sens critique
Le monde de l’information est peuplé de multiples acteurs faisant une course aux vues, aux likes et aux commentaires pour plaire aux algorithmes. Pour de nombreuses personnes, être le premier à partager une information dans cette optique est vitale. Pour d’autres, suivant les orientations, c’est la recherche du buzz ou de la polémique qui prime.
Tenant compte de tous ces éléments, la première question que je me suis posée était : QUI a partagé ou produit le premier cette information ? Dans quel BUT ? Le TIMING correspond-il à une actualité récente, un événement d’envergure au sein de la communauté ? Avec le code du numérique mis en place en RDC et qui érige en infractions certaines publications, prenez le temps de réfléchir avant de cliquer sur PARTAGER.
Faites du Fact-checking
Après avoir résisté à la tentation du partage automatique des publications, commencez alors à questionner la véracité de l’information que vous avez sous les yeux. Est-elle factuelle (faits vérifiables) ou s’agit-il d’opinions (émises par un ou plusieurs individus) ?
Dans le cas sous examen, l’information selon laquelle la RDC serait le premier pays le plus corrompu, émane d’un compte Twitter appelé The Global Index. Le compte a été créé en novembre 2022 et publie des statistiques sur de nombreux sujets étranges comme la liste des pays en fonction du nombre de partenaires sexuels, le nombre de fumeurs et de nombreuses autres statistiques.
Étant donné que l’essentiel de leurs publications n’a pas de sources, j’ai pris le réflexe de me renseigner sur les organisations reconnues dans le domaine de la lutte contre la corruption pour voir si ce classement était véridique. C’est là où je suis tombé sur l’index de perception de la corruption de Transparency International qui fait autorité en la matière. Selon cet index, ce n’est pas la RDC le plus mauvais élève. Classée 166è sur 180 pays, la RDC figure en 15è position dans l’ordre du classement. Même résultat dans l’Index Global de la Corruption qui lui aussi ne place pas la RDC comme pays le plus corrompu. La crédibilité de ces deux organismes est internationalement reconnue par des organismes comme l’Unesco qui relaient ces statistiques.
Faites-le savoir
Lorsqu’il est prouvé qu’une information est réellement fausse, il est important d’alerter le public pour stopper sa dissémination. Tout internaute est un fact-checker ou un vérificateur des faits. Si je m’étais empressé de partager cette information à mes abonnés et aux amis, j’aurais accompli ce que recherchent ceux qui ont produit cette fausse information : un maximum de partages.
Moins il y a de gens qui se donnent la peine de vérifier si c’est vrai ou faux, mieux les créateurs et les propagateurs de fakenews continueront à inonder le réseau d’opinions orientées et non vérifiables. Certains le font pour faire le buzz et avoir beaucoup d’abonnés, de commentaires et de partages. C’est le cas de ces pages Facebook qui ont répandu de fausses informations sur la Covid-19 en RDC et qui par après, ont changé de nom (ont été revendues à des personnalités).