A quelques jours de la rentrée scolaire 2017-2018, les parents d’élèves de la ville de Mbujimayi rencontrent d’énormes difficultés pour scolariser leurs enfants. Beaucoup n’ont pas les moyens de faire face au coût de cette rentrée scolaire.
Cartables, cahiers, stylos, frais d’inscription, uniformes scolaires… Tous les prix de ces objets se sont envolés à Mbujimayi. Parmi les raison, la spéculation faite par les vendeurs en cette période, mais aussi et surtout la dépréciation du franc congolais sur le marché de change. Actuellement un dollar se change entre 1500 et 1600 francs congolais. Ce qui est inaccessible aux petites bourses. Chaque année, la rentrée scolaire ruine les maigres budgets des parents d’élèves.
Contactés par Harari RDC, certains parents sans moyens n’ont pas d’autres solutions que de laisser leurs enfants chômer cette année pour attendre l’année scolaire prochaine. Jeanne Ntumba est une veuve et mère de quatre enfants. Elle explique sa déception : « Jusque-là, je n’ai encore rien payé comme objets scolaires pour mes quatre enfants. La conjoncture économique est très difficile dans le pays avec tous ces problèmes politiques et surtout le taux exorbitant du dollar américain… C’est compliqué. »
Sur les différents marchés de Mbujimayi, un cahier de 100 feuilles se vend à 700 FC, celui de 48 à 400 FC, la boîte de stylos à 3500 FC. La coupe de tissu d’uniforme bleu coûte 4500 FC, le tissu blanc à 2000 FC pour ne citer que ces quelques exemples. Et au fur et à mesure qu’on s’approche du 5 septembre, date officielle de la rentrée scolaire en RDC, les prix des objets scolaires continuent d’augmenter.
« Ça me rend fou cette histoire ! »
Si pour les uns la rentrée scolaire donne des vertiges, pour les autres les préparatifs vont bon train. Pierrot Mbaya, commerçant au marché de Dibindi communément appelé Bakwa Dianga se dit déjà prêt avec ses enfants : « j’ai déjà commencé à acheter les objets scolaires, mais je ne peux pas tout payer, j’achète l’essentiel, mes enfants pourront aussi utiliser les objets de l’année passé. »
Du côté des agents et fonctionnaires de l’Etat, c’est un véritable cauchemar. Leur pouvoir d’achat est quasi nul. Ils n’ont pas encore été payés pour le mois d’août. En plus, leurs salaires déjà maigres, ne valent plus rien face à la dépréciation constante de la monnaie nationale. « Le salaire que je reçois est trop insuffisant. Je n’arrive même pas à couvrir le mois ne serait-ce que pour la nourriture, comment pourrais-je penser à la rentrée scolaire de mes enfants ? Ça me rend fou cette histoire ! », nous a confié un fonctionnaire de l’Etat sous anonymat.
Alpha Kabungama est agent à la Radio télévision nationale congolaise RTNC station de Mbujimayi. Il affirme avoir déjà tout budgétisé pour la rentrée scolaire. Il se dit confiant : « Personnellement, je me suis déjà préparée. C’est difficile, mais je ne peux pas compromettre l’avenir de mes enfants. Je vais me casser en mille morceaux pour qu’ils aient le nécessaire pour l’école. »
Une aide financière de la part de l’Etat pour la rentrée scolaire pourrait aider les Congolais en difficulté.