Les habitants de Baraka et de Bibokoboko dans le territoire de Fizi saluent le retour progressif du vivre-ensemble et de la cohabitation pacifique entre les communautés locales. Une situation qui bénéficie particulièrement à ceux qui exercent différentes activités économiques dans ces deux entités. Le projet Tunaweza est en train de porter ses fruits.
C’est à l’occasion d’une descente effectuée sur place par une équipe de Radio Maendeleo en compagnie des journalistes d’une de ses radios partenaires que les habitants de Baraka et de Bibokoboko ont encore une fois exprimé leur reconnaissance au projet Tunaweza.
Dans les échanges, les conducteurs des taxis-motos, les commerçants et les agriculteurs, ont reconnu qu’il y a près de six mois, la communication était rompue entre les communautés de Baraka et de Bibokoboko.
Les discours de haine
A l’origine de la rupture, les préjugés et les discours de haine distillés pour monter les membres d’une communauté contre d’autres communautés. Les gens se regardaient comme chiens et chats lorsqu’ils se rencontraient sur la route. Aujourd’hui, grâce au projet Tunaweza, il est devenu plus facile pour les commerçants de quitter Baraka pour aller vendre ou acheter des marchandises au marché de Tujenge, jusqu’à Bibokoboko.
Quelques témoignages de l’amélioration de la situation
Mamicho Shaona, commerçante de Baraka, témoigne : « Désormais, je commence à me rendre à Bibokoboko sans problème. J’y vais pour chercher la farine et le charbon de bois. J’ai remarqué qu’il y a vraiment du mouvement sur la route et cela de deux côtés. Même en ce qui concerne les prix des articles, on note une amélioration. Il y a de quoi dire merci au PNUD qui a contribué à cela.
Là dans les hauts plateaux, nous rencontrons différentes communautés avec lesquelles nous échangeons des marchandises sans discrimination. Et sur la route, il y a la sécurité. J’ai vu des membres des communautés, autrefois rivales, partager la même nourriture. C’est très bien comme ça. Nous ne pouvons que dire merci au projet Tunaweza et que Dieu bénisse ses initiateurs. »
Un autre témoignage vient d’un conducteur de mototaxi. Il déclare :« Avant, nous transportions une personne pour 30.000 francs congolais. Aujourd’hui, c’est juste 15.000 FC. Tout ceci grâce aux travaux exécutés sur la route et qui ont permis de la rendre praticable. Il y a aussi le fait que les gens n’ont plus peur sur la route. Nous pouvons facilement faire trois à quatre courses par jour.
Sur le plan sécuritaire, c’est rassurant : il n’y a plus de tracasseries. Nous motards, nous disons merci aux partenaires qui exécutent ces travaux de route et à ceux qui sont dans la sensibilisation des communautés pour qu’elles vivent en paix. Nous transportons tout le monde sans discrimination. Nous nous sentons en sécurité. »
Projet Tunaweza, une réussite
Ce retour du vivre-ensemble a été rendu possible grâce à l’implication de différents acteurs du projet Tunaweza. Les travaux de Haute intensité de main-d’œuvre sont réalisés par l’Union des groupes d’études et d’actions pour le développement de Fizi-Itombwe (Ugeafi).
D’autres activités comme les dialogues réalisés par l’ONG Solidarité des volontaires pour l’humanité (SVH) et les campagnes médiatiques menées par Radio Maendeleo et Habari RDC, ont également permis d’atteindre ce résultat, comme l’ont indiqué les habitants interrogés.
*Cet article est produit dans le cadre du projet Tunaweza financé par PNUD RDC