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Le Rotary est-il une secte ?

Cette question vient d’une publication que j’ai vue sur les réseaux sociaux. En lisant les commentaires, on a vite une idée de l’intention de celle qui a posé la question et de l’état d’esprit de ceux qui ont répondu dans le sens voulu par l’auteur de la question. Loin de débattre sur la véracité ou non de cette assertion, laissez-moi vous donner mon témoignage sur mon expérience au Rotary. 

Ma première expérience a commencé dans un restaurant de la commune de la Gombe ici à Kinshasa. J’ai été invité à participer à une réunion du Rotaract, la branche jeunesse du Rotary international. Une organisation dont je ne savais pas grand-chose, hormis ce qui se disait ça et là sur sa nature « secrète » ou « ésotérique ». Malgré mon scepticisme, j’ai décidé de m’y rendre et de vivre cela de moi-même.

Une réunion publique et non secrète

Contrairement à ce à quoi je m’attendais, j’étais étonné de constater que la réunion se tient en public, au vu et au su de tous les clients du restaurant. Il n’y avait ni bougie, ni encens, encore moins un uniforme cérémoniel. 

Seul le président arborait une chaine autour du cou, avec des plaques reprenant les noms d’anciens présidents du club qui l’ont précédé. Il avait aussi une cloche et un pin, en plus de la lettre R imprimée sur la chemise. Je parviens facilement à identifier ceux qui en portent dans l’assistance. Par après, j’apprendrai que le pin était obligatoire pour les jours des réunions. 

Le sujet du jour traitait de la médiation en temps de conflit. Après le débat, on m’a présenté aux membres ainsi que deux autres nouveau venus qui assistaient à la rencontre pour la première fois. L’un d’eux a préféré partir pour ne plus revenir. Quant à moi, j’ai accepté de rester et d’intégrer le club. 

Au fil du temps, je fréquentais régulièrement le club qui se réunissait une fois par mois dans le même restaurant. De temps en temps, nous organisions des « coins de feu », rencontres pour cimenter la fraternité et la camaraderie entre nous. Parfois, nous organisions des descentes dans des orphelinats pour distribuer des vivres, des fournitures pour les écoles ou des repas dans les auspices de vieillards. À l’origine, le club fut créé suite à la vaste campagne de vaccination contre la poliomyélite en RDC (Kick Polio out of Africa). 

Quelques membres du Rotary (au-delà de 30 ans) passaient nous voir pour animer des conférences et débattre de certains sujets. Pour renforcer la camaraderie, le tutoiement était la règle. L’engagement financier y occupe également une place importante. Les clubs vivent des cotisations de leurs membres. Les actions caritatives et philanthropiques également. Autant dire que ce n’est pas indiqué d’être membre quand on n’a pas de revenus. 

Est-ce une secte ? 

C’est l’erreur de ceux qui jugent l’organisation sans la connaitre. Les rencontres du Rotary n’ont aucune assise politique ou religieuse. Il n’y a pas de dogme. Pas de courant de pensée philosophique auquel se conformer. L’entrée tout comme la sortie y sont libres. Moi-même, faute de temps, je ne pouvais plus participer aux réunions et je me suis séparé de l’organisation sans aucun problème. 

Mais tout le temps où j’étais parmi eux, je n’ai jamais été intronisé comme membre effectif et jamais contraint de faire quelque chose qui aille à l’encontre de ma morale et de mes principes. Dans le club par lequel je suis passé, il y avait autant des gens qui peinaient à nouer les deux bouts que ceux dans l’aisance matérielle. Certains ont perdu des amitiés, d’autres ont vu des fiançailles se rompre du simple fait de leur appartenance au club. 

Je conclus en disant que pour moi, le Rotary n’est pas une secte. Une secte ne tient pas de réunion publique dans des restaurants. Une secte ne distribue pas des vivres, des bancs ou fait des dons de sang dans des hôpitaux et des écoles. 

 

 

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