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Souvent nous oublions nos parents, eux qui nous ont engendrés

Chacun de nous a un père et une mère. Quels que soient notre orgueil et notre ingratitude, nous devons notre existence à ces deux êtres : nos géniteurs. Ils auraient pu supprimer notre vie dès l’enfance s’ils l’avaient voulu. Mais ils ont tout fait pour nous protéger, nous ont tout donné, mais en retour dans la plupart des cas, nos parents n’ont reçu qu’abandon et ingratitude de notre part.

Les parents congolais ordinaires sont cultivateurs, petits commerçants, enseignants, fonctionnaires de l’Etat, chômeurs… Ils sont pauvres. Avec un revenu de misère, ils nous ont elevés dans la souffrance, changeant de maison chaque fois parce que locataires.

Parfois maman pouvait hypothéquer son meilleur tissu pagne pour emprunter un peu d’argent et nous acheter de la nourriture. Papa s’est endetté plusieurs fois pour payer nos études. C’est dans ces conditions qu’ils nous ont aidé à grandir, nous ont fait soigner à l’hôpital, nous ont habillés et scolarisés… Le choléra, la rougeôle et même Ebola étaient dans le pays, mais papa et maman veillaient sur nous. Ce sont nos héros, ils ont vaincu tout ce qui pouvait mettre notre vie en danger.

Quels sacrifices et privations  pour élever un enfant !

Laissez-moi vous raconter une histoire qui montre l’amour d’une mère. Il y a quelques jours à Mbujimayi, j’ai vu une moto-taxi faire un accident et se renverser brutalement alors qu’elle transportait une jeune femme portant un bébé. Je n’oublierai jamais la bravoure de cette femme. Projetée en l’air par la violence de l’accident, elle a ettreint fortement son bébé de ses deux bras sur son sein pour qu’en retombant, l’enfant ne puisse pas heurter la chaussée asphaltée. Je ne sais pas comment elle a fait pour que ce soit elle seule qui encaisse le choc et non le bébé. C’était extraordinaire à voir. Et elle a sauvé son bébé, un garçon d’environ trois ou quatre mois. Quelle bravoure ! Et surtout quel amour pour son enfant !

Cette femme s’en est tirée avec des blessures et des traumatismes à la tête, mais le bébé était sain et sauf. Est-ce que cet enfant se souviendra vraiment de cela quand il sera grand ? Peut-être jamais. Les parents peuvent vous raconter des tas d’histoires comme ça.

Personne pour les aider dans leur vieillesse

Un adage en tshiluba dit : « Kuatshila muana mpasu, pakolayi ne akukuatshila peba. » Traduisez : « Attrape les sauterelles pour l’enfant, quand il sera grand il le fera aussi pour toi. » Dans leur troisième âge, les parents sont souvent délaissés, oubliés. Eux qui, quand ils étaient jeunes, ont tout fait pour nous. Ils sont fatigués par le poids de l’âge et n’ont plus la force de travailler.

Cheveux devenus tout blancs, visages fortement ridés par l’âge, on les accuse de sorcellerie. Pourtant, leurs enfants sont parfois de grandes personnalités à Kinshasa, en Europe ou aux Etats-Unis. C’est à peine s’ils peuvent penser à ces pauvres vieillards qui les ont engendrés.

Au village, abandonnés à leur triste sort, les parents sont toujours pleins d’amour pour leurs progénitures, même à distance. Jusqu’à leur mort, l’un après l’autre, ils prient pour eux. Curieusement c’est lors des funérailles que les enfants apparaissent, avec un gros cercueil luxueux pour enterrer le père ou la mère qu’ils ont pourtant délaissés toutes ces années. Ça sert à quoi pour un mort de reposer dans un cercueil somptueux ?

Aidons nos géniteurs maintenant. Ils en ont vraiment besoin !

 

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