Ce message a beaucoup circulé dans des groupes WhatsApp et sur les réseaux sociaux : « Bonjour la grande famille. Enfin, la vérité a éclaté sur les causes des enlèvements à Kinshasa ! Il paraît que HJ Hospital a installé un laboratoire d’achat d’organes humains en face de la boulangerie Upak à Ngiri-Ngiri. C’est là que les groupes de kidnappeurs apportent les organes qu’ils prélèvent sur leurs victimes, pour les vendre à ce laboratoire !… »
En lisant un tel message, on ne peut qu’avoir peur. Mais je me suis posé plusieurs questions. Est-il vraiment possible en RDC de pratiquer le trafic d’organes humains à usage médical ? Le pays a-t-il des structures et des équipements appropriés pour cela ? En fait, ce ne sont que des rumeurs et de fausses informations.
Selon ce message évoqué plus haut, « les kidnappeurs prélèveraient des organes de leurs victimes pour aller les vendre à un hôpital à Ngiri-Ngiri ». Cela sous-entend donc que cet hôpital offrirait un service de transplantation d’organes et hébergerait des patients qui en ont besoin. Or, c’est totalement faux ! Notre pays ne réunit pas les conditions techniques pouvant faciliter un trafic d’organes humains à des fins médicales.
Je ne nie pas que le phénomène existe ou non. Ce que je rejette c’est un trafic avec pour finalité la transplantation d’organes. En effet, s’il y a trafic d’organes à Kinshasa, ce ne peut être que des crimes rituels ou occultes. Comme on l’a vu dans des pays comme le Gabon et en Afrique australe où les albinos étaient tués à des fins rituelles et fétichistes.
Qu’est-ce qu’une transplantation d’organes ?
La greffe ou transplantation d’organe est une intervention thérapeutique qui vise à remplacer un organe gravement endommagé et irrécupérable dont la fonction peut être vitale. Cette opération doit permettre au patient de retrouver une vie normale. Mais il faut que les conditions soient réunies pour le faire. Le docteur Costa Tshinzam de Lubumbashi réagit à ces rumeurs en ces termes : « Transplantation d’organes en RDC, c’est un gros mensonge. Même moi, je ne suis pas encore capable de prélever un organe en vue d’une transplantation. Vous risquez de créer une sorte de chasse aux sorcières qui pourrait mettre en danger les médecins et autres paramédicaux… Ils feraient une transplantation d’organes avec quel plateau technique ? »
Ainsi, le trafic d’organes à des fins médicales nécessite au minimum une clinique bien équipée avec un matériel sophistiqué (plateau technique), mais aussi un médecin spécialisé en transplantation d’organes. La greffe du cœur étant la plus complexe, sa transplantation n’est pas simple.
Un cœur prélevé vivant, meurt en moins de quatre heures ! Donc, il faut que le patient qui doit le recevoir, subisse la greffe avant ce délai. Ce qui implique des moyens de conservation adaptés et fiables, qui posent encore problème dans notre pays.
J’ai une fille Mogol elle n’est parler pas ni marche