Pendant la campagne électorale de 2023, le président Tshisekedi a promis que, s’il était réélu, il étendrait la gratuité de l’enseignement au secondaire et à l’université. Ce souhait du président vise à garantir le droit à l’éducation pour tous les citoyens, sans distinction de revenu ni de mérite.
Maintenant qu’il a été réélu, va-t-il vraiment appliquer une telle réforme ? Pour ma part, je pense que c’est une promesse populiste, irréaliste et surtout dangereuse pour la qualité de l’enseignement supérieur en République démocratique du Congo.
Les conséquences néfastes d’une gratuité de l’université
A mon avis, la gratuité de l’enseignement à l’université est une mauvaise idée. Elle risque de compromettre l’avenir de nos universités et de nos étudiants. Un enseignement universitaire gratuit entraînerait en RDC une baisse de niveau et de qualité académiques. Il y aurait une augmentation massive du nombre d’inscrits, sans que les infrastructures, les équipements, les enseignants et les programmes ne soient adaptés. Cela impacterait négativement la qualité de la formation et de la recherche.
Les diplômés sortiraient de l’université sans avoir acquis les compétences et les connaissances nécessaires pour s’intégrer dans le marché du travail ou poursuivre encore plus leurs études supérieures. Ce qui est déjà le cas actuellement. Malheureusement !
Il y a aussi le fait que la gratuité de l’enseignement à l’université coûterait trop cher à l’Etat. Les études universitaires sont très coûteuses partout dans le monde, et la RDC n’est pas un pays riche, même si son sous-sol regorge de beaucoup de minerais. Notre pays n’a pas les moyens de prendre en charge correctement et efficacement une telle réforme. Il faudrait peut-être augmenter les impôts et les taxes, réduire les dépenses publiques dans d’autres secteurs, ou recourir à l’endettement. Ce qui aurait des conséquences encore plus néfastes pour l’économie et le développement du pays.
Les solutions pour une meilleure éducation
Je plaide pour une politique éducative plus ambitieuse et plus compétitive, qui repose sur le renforcement des principes qui ont fait leurs preuves ailleurs. C’est par exemple :
- Mettre plus de rigueur dans la sélection à l’entrée de l’université, rigueur basée sur le mérite et la motivation des candidats. Ce qui garantira un niveau académique élevé et valorisera l’excellence ;
- Mettre en place un système de bourses étudiants provenant du gouvernement. Cela permettra aux étudiants les plus méritants, même les plus démunis, de bénéficier d’un soutien financier pour poursuivre leurs études ;
- Renforcer la diversification des filières et des parcours universitaires, afin de répondre aux besoins du marché du travail et aux aspirations des étudiants ;
- Équiper les universités et les instituts supérieurs de suffisamment de matériels de formation pour plus de pratique et de recherches…