C’est bien beau d’accuser les étudiants boyomais d’être turbulents. Mais les autorités devraient aussi s’interroger sur le pourquoi de ce genre de comportement. Parfois, ce sont elles qui poussent les étudiants à la violence. Imposer des frais sans tenir compte du faible pouvoir d’achat de l’étudiant, ne peut créer que des tensions dans nos universités.
Vous êtes sûrement au courant de ce qui s’est passé à l’Université de Kisangani (Unikis). Activités paralysées, étudiants blessés, d’autres arrêtés, biens perdus et volés… Mais qu’est-ce-qui motive la brutalité, la violence et le soulèvement des jeunes à l’université ?
Des autorités aussi violentes que les étudiants
Le 8 août 2022, une lettre somme les étudiants finalistes à payer 75 dollars américains, soi-disant « frais d’entérinement » de diplômes. Dans son communiqué, le secrétaire général académique accorde une échéance de sept jours. Ce qui a vite énervé les étudiants. Ces derniers ont dit non et exigé le retrait de tels frais. Mais à l’Unikis, les autorités académiques reviennent rarement sur leurs décisions. Quand elles parlent, c’est « exécution » d’abord !
Même si finalement, la somme a été légèrement revue à la baisse, soit de 75 à environ 62 dollars, payables en plusieurs tranches. Mais ça reste quand même un casse-tête pour les finalistes. Voilà comment les autorités font souffrir les étudiants. Et ce sont les pauvres parents qui en prennent les coups.
Le langage que les dirigeants comprennent
En RDC, c’est quand ça chauffe que les dirigeants finissent par fléchir en faveur des opprimés. Prévenir les tensions n’est jamais congolais, apparemment. Et nos dirigeants ne comprennent mieux que quand le torchon brûle et qu’ils sont dépassés par les évènements. A quoi servent réellement ces frais de 75 ou 62 dollars quand on sait que l’étudiant congolais ne sait même pas nouer les deux bouts ? Voilà pourquoi l’étudiant est poussé à la révolte.
Pour moi, avant de condamner le mauvais comportement des étudiants, il faut d’abord dénoncer celui des autorités académiques. Faut-il chaque fois un soulèvement pour voir nos réclamations être considérées ?