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Le viol à Lubumbashi, ça s’arrange à l’amiable

Commettre un viol sur un enfant est devenu presque naturel pour certains hommes à Lubumbashi.  C’est un peu comme un divertissement. Pourtant cet acte gâche toute une vie, divise les familles et empêche la victime de s’épanouir.

A peine âgée de trois ans et deux semaines, Maria (prénom changé) est confiée à la garde de la maîtresse de la maison, la « bailleresse », le temps que ses parents locataires  acheminent sa sœur à l’hôpital. Fatiguée de jouer sous le soleil, Maria demande un peu d’eau à boire dans la maison voisine. En longeant le couloir, elle tombe dans le piège d’un garçon de 15 ans, fils de cette voisine. Celui-ci l’entraîne dans une chambre pour « prendre des bonbons ». La fillette obéit.

« Satan m’a utilisé … »

Le jeune garçon en profite, ferme la porte, prend son t-shirt, l’enfonce droit dans la bouche de la fillette, lui enlève la jupe pendant que la petite Maria se débat. Il l’allonge sur le sol. Le viol est commis pendant que de l’autre côté les gens sont au salon en train de regarder la télévision.

De retour de l’hôpital avec une fille malade, la mère trouve sa petite Maria dans un pire état : ensanglantée, selles à son chemisier, couchée devant sa porte, toute tremblante et des larmes déjà sèches sur les joues… Alors qu’elle essaie de comprendre ce qui s’est passé en posant des questions, la bailleresse débarque. Elle prend la fille dans ses bras et commence à pleurer. La « bailleresse » attire la mère dans sa maison et lui explique que son fils a abusé de Maria, et qu’il l’a fait « sous l’emprise du diable. »

Le viol, ça s’arrange non ?

La mère de Maria décide d’amener sa fille dans un centre de santé avant qu’il ne soit tard. Au lieu de compatir, la maîtresse de la parcelle choisit plutôt de faire du chantage. Elle oblige la locatrice, mère de la victime, de payer ses arriérés de loyer. Elle sait que si l’hôpital confirme le viol, son fils (violeur) ira en prison. Aussi essaie-t-elle d’amadouer la mère de la victime en lui disant que ce viol est juste « un truc qui peut se régler en famille ».

Une année après ce viol, ni le père, ni la mère du violeur n’évoquent ce sujet. Pourtant, Maria mérite une assistance médicale. Le plus insupportable pour les parents de la victime, c’est que le violeur mène sa vie tranquillement, sans remord. « Le diable m’a utilisé ! » Voilà une sacrée excuse pour justifier n’importe quoi à Lubumbashi ! Prétendre que le diable a envouté le garçon pour abuser de Maria n’enlève rien à la culpabilité du garçon.

Il existe malheureusement de nombreux cas, à Lubumbashi, où des viols sont étouffés et cachés, alors que les victimes continuent à souffrir parce que pauvres et sans défense.

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Les commentaires récents (4)

  1. Toute ma gratitude et remerciement au président Guy, à l’éditeur Didier pour les suggetions et corrections, et toute l’equite d’HABARI d’avoir accepté et publié mon article. Cela m’encourage et me va droit au coeur. Encore une fois de plus, merci.