« Adopter un arbre, pas une arme », lier l’environnement à la paix

L’insécurité tue au Nord-Kivu, cela est connu. Mais ce qui est moins connu, c’est qu’à côté des guerres et des groupes armés, la crise environnementale aussi fait des morts dans l’est de la République démocratique du Congo. Dans le Rutshuru, le journaliste et photographe Joseph Tsongo a initié un programme qui allie lutte contre l’insécurité et protection de l’environnement.

Les champs ne produisent plus comme auparavant dans le Rutshuru. L’irrégularité des pluies, la perte du contrôle des saisons font que la production devienne faible, et la faim tue dans cette partie du Nord-Kivu.

De petits gestes pour de grands changements

Pose un geste, agis ! C’est de cette façon que le vrai changement positif pourra survenir. « Adopte un arbre, pas une arme » est un programme lancé par Joseph Tsongo. Des jeunes et des enfants essayent de faire face à la crise climatique à Kiwanja, dans le Rutshuru. Ils plantent des arbres, ils sensibilisent les gens autour d’eux sur les conséquences liées au déboisement. L’idée selon lui c’est de concilier l’action climatique et la paix. « Il n’y a pas de paix sans un climat propice », ajoute-t-il.

Ce programme rassemble des jeunes et des enfants pour les sensibiliser sur les causes et les conséquences du réchauffement climatique. A la fin de chaque séance, chaque participant plante un arbre qu’il entretient jusqu’à ce qu’il devienne grand. Ici, des enfants soldats existent encore, et l’action menée ici les sensibilise à choisir une autre voie plutôt que celle des armes.

Encadrer des ex-enfants soldats pour qu’ils ne rejoignent plus des milices

« Cette action aide les jeunes et les enfants à nourrir un sentiment affectif, social, éco-citoyen et responsable, favorable à la nature. Bien plus, avec cette initiative nous encadrons des anciens enfants soldats, afin qu’ils ne soient plus tentés de rejoindre les milices qui opèrent dans cette partie du pays », indique Joseph Tsongo.

Le drame de l’est de la RDC n’est pas seulement les tueries et les violences, c’est aussi l’enrôlement des enfants soldats dans des groupes armés. A Rutshuru, il est plus facile pour un enfant de se faire enrôler dans une milice que d’aller à l’école.

L’objectif final est d’inculquer l’idée de la protection de l’environnement aux enfants dès leur bas âge et les dissuader de rejoindre des groupes armés. Leur dire sans cesse que l’école reste la seule voie qui mène à la réussite, leur répéter de manière continuelle qu’être milicien n’est pas du tout leur destin. Mais aussi leur dire : « Respectez cette terre qui vous nourrit, et nourrira votre progéniture dans la paix. »