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Bilan du couvre-feu en vigueur à Mbujimayi

De nombreux habitants de Mbujimayi se disent très déçus par la mesure de couvre-feu en vigueur depuis un peu plus de deux mois. Selon eux, l’insécurité et la criminalité ont triplé pendant le couvre-feu bien plus qu’auparavant. La population exige la levée pure et simple de ce couvre-feu.

Les hommes en uniformes pointés du doigt accusateur

Le député provincial Cléophas Nyembwa Nyerere déclare avoir secouru plusieurs personnes blessées par balle d’hommes en uniformes. Il dénonce l’incapacité des autorités à assurer la sécurité des personnes et des biens à Mbujimayi.

Le gouverneur de province Ngoyi Kasanji avait lui-même reconnu que des policiers figuraient au nombre des bandes armées qui sèment la terreur la nuit dans le chef-lieu du Kasaï-Oriental. Cette déclaration du gouverneur confirme ce que la population avait toujours dénoncé. La plupart des cas de criminalité nocturne sont l’œuvre non seulement des malfaiteurs, mais surtout des policiers et militaires qui patrouillent pendant le couvre- feu.

Liberté de la presse en danger

Le journaliste André Kasonga déplore les attaques dont les professionnels des médias ont été régulièrement  victimes. En cette période de couvre-feu, le journaliste Marcel Lubala de RTNC Mbujimayi a été abattu de deux balles: l’une à la tête, l’autre dans la gorge. Les témoignages indiquent que les meurtriers étaient des hommes en uniformes.

Dans la même période, quatre autres journalistes ont également été visités à leurs domiciles par des bandits toujours en uniforme . Ils ont été dépouillés de tous leurs biens. Actuellement un caméraman de RTOP FM séjourne encore à l’hôpital après avoir été sévèrement passé à tabac par des policiers.  Plus grave, les autorités ont interdit toutes les émissions de débat politique à la radio et à la télévision.

Restrictions des libertés de manifestations

Pour l’instant, seuls les partis membres de la Majorité présidentielle et leurs alliés ont le droit d’organiser des manifestions sur les voies publiques. Les autres doivent fermer leurs « gueules ». Pas étonnant que deux membres de Lucha Mbujimayi soient toujours en détention depuis la semaine dernière pour des raisons politiques. La permanence locale de l’UDPS d’Étienne Tshisekedi reste assiégée par des éléments de la police lourdement armés.

Que dire des cas de viols, braquage, rançonnement, confiscation des motos… Bref, la liste des exactions n’est pas exhaustive. Certes quelques  membres des bandes armées ont été jugés la semaine dernière en audience publique sur la place du gouvernorat, mais la criminalité continue dans la ville. Les cris de détresse et d’appel au secours se font entendre chaque nuit à travers des sifflets et des concerts de casseroles.

En réalité, les droits de l’homme ont été systématiquement violés en cette période de couvre-feu. Ils vont continuer à l’être, d’autant plus que ce couvre-feu est toujours en vigueur. Les Mbujimayens doivent donc se serrer la ceinture.

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