Plus de dix mille agents de l’Etat congolais sont éligibles à la retraite. Raison pour laquelle le gouvernement recrute chaque année dans l’administration publique de jeunes cadres universitaires.
L’objectif est de rajeunir l’administration pour la rendre plus forte et plus moderne. Ce qui est une très bonne chose. Mais là où le bât blesse c’est lorsqu’en recrutant, l’État paie les uns et oublie les autres.
Concours d’admission à l’ENA
Les messages d’appel à candidature sont lancés sur Internet aux jeunes de toute la RDC pour participer au concours d’admission à l’Ecole nationale de l’administration (ENA-RDC). Cependant, la question qui se pose est celle de savoir pourquoi le gouvernement prend-il en charge les nouvelles recrues, alors qu’il y a encore des milliers d’agents recrutés depuis 2010 qui n’ont jamais été payés par l’État. Une information que confirme le chef du personnel de la fonction publique de la province du Kasaï-Oriental.
Le gouvernement affirme manquer de moyens. Pourtant, il ne fait que recruter. Cela signifie que ce ne sont pas les moyens qui manquent, mais la volonté. L’État doit éviter de discriminer ses propres agents.
Formation et prime pour les uns, rien pour les autres
L’année 2016 marque la troisième édition du concours d’admission à l’École nationale de l’Administration. Les jeunes qui réussissent ce concours suivent alors une formation de douze mois à Kinshasa dont cinq en stage en administration congolaise et étrangère. Durant la formation, ils reçoivent une prime mensuelle. Ils sont ensuite directement intégrés dans les effectifs de la fonction publique et commencent à toucher leurs salaires. Les recrutés de 2010 quant à eux attendent toujours !
Ces jeunes recrutés entre 2010 et 2011 travaillent déjà comme agents publics de l’État dans toutes les divisions de l’administration publique. On les appelle « NU » (nouvelles unités). Ils ont déjà tout ce qu’il faut : numéro matricule, affectation de service, notification de l’autorité compétente, carte de service… Mais pas de salaire jusqu’à présent ! Pourquoi ce deux poids deux mesures ?