J’ai une pensée pour toutes ces personnes qui ne mangent pas à leur faim. Et je déplore l’attitude de ceux qui gaspillent de la nourriture, la jettent à la poubelle ou aux animaux, alors que des humains en ont grandement besoin pour survivre.
D’emblée je dis qu’il faut peut-être une loi pour lutter contre le gaspillage de nourriture. Surtout dans un pays comme le nôtre où manger est devenu un casse-tête quotidien pour plusieurs familles. Raison pour laquelle une journée mondiale est désormais dédiée à cette problématique tous les 29 septembre : la journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages de nourriture.
Quand vous mangez bien et que vous vous rassasiez, sachez qu’il y a des compatriotes qui passent des journées entières à jeun. Certains n’ont rien d’autre à mettre sous la dent qu’un pain sec ou un petit morceau de manioc grillé et une pincée de cacahuètes. Ils avalent ensuite un verre d’eau et la journée passe ! Des hommes, des femmes et des enfants malnutris à cause de la pauvreté ou de la guerre, c’est malheureusement l’une des tristes réalités de mon pays la RDC.
Un jour, j’ai failli pleurer quand j’ai rencontré une jeune femme veuve et vivant avec le VIH. Elle m’a confié qu’elle ne pouvait plus continuer à prendre les antirétroviraux parce qu’elle n’avait pas les moyens de se nourrir convenablement. Selon elle, « les antirétroviraux pris ventre vide lui causaient des brûlures d’estomac » ! La pauvre ! Elle avait deux enfants dont un nourrisson, tous avec le VIH.
Des dépenses de prestige
Souvent, les gens qui ont des moyens multiplient festivités, plaisirs et dépenses de prestige juste pour paraitre. Des voyages touristiques vers d’autres pays ou d’autres continents à coup de milliers de dollars, alors que juste à côté, un enseignant du primaire n’a même pas un sou pour se faire soigner. Imaginez une fête de mariage où l’on tue trois vaches ! Les convives mangent, se régalent, mais tout le reste de la viande finit par pourrir avant d’être jeté à la poubelle. Un tel gaspillage !
On remplit de vivres cinq congélateurs même si ce n’est pas urgent. Pendant ce temps, les enfants congolais dans les zones de conflits ne savent même plus ce que c’est qu’un repas. Et le coût de multiples voyages du chef de l’Etat à l’étranger, savez-vous combien de tonnes de nourriture ça pourrait représenter si l’argent était investi dans l’agriculture par exemple ? Cependant, je voudrais qu’on ne me comprenne pas mal : je ne dis pas qu’on ne devrait pas voyager ni fêter ; je conseille simplement de le faire si c’est absolument nécessaire. Autrement, c’est du gaspillage.
Je propose donc au gouvernement congolais d’ériger en infraction les pertes et gaspillages volontaires de nourriture, mais aussi d’organiser une collecte de vivres pour venir en aide à nos compatriotes malnutris partout où ils peuvent être au Congo. N’oublions surtout pas que ventre affamé n’a point d’oreilles.