Un jeune homme a défrayé la chronique ces derniers jours à Kinshasa. Son nom : Israël Bongo Lord, un génie de l’arnaque ! Comme dans un film fiction, le garçon toujours bien sapé en veste, se faisait passer pour un député national, un sénateur, mais aussi un prophète. Jusqu’à ce qu’il s’est fait prendre.
Avant de développer ce billet, j’ai envie de me joindre à ceux qui ont toujours posé cette question sur les réseaux sociaux : qui a créé le Congolais ? En effet, sans être député, Bongo Lord a participé à plusieurs séances plénières à l’Assemblée nationale comme un véritable élu, aux côtés de ses « collègues ». Peut-être qu’il a touché aussi des émoluments et bénéficié des avantages reconnus aux élus. Aucun service n’avait réussi à le démasquer.
Même des officiers de la police lui faisaient un salut militaire à son passage, comme on le ferait pour une autorité ! Pourtant, malgré son apparence calme, le jeune homme n’est qu’un usurpateur, un escroc doté d’un courage exceptionnel. Il donnait même des interviews aux médias comme député.
Une ruse qui a aveuglé tous les services de sécurité
Si un jeune homme d’une telle ruse a su infiltrer au grand jour (et depuis plusieurs mois) une institution comme le Parlement national, à plus forte raison les ennemis de la République ? Israël Bongo vient de donner une preuve de plus que nos institutions politiques sont très facilement infiltrables. C’est cette même cécité de nos services de sécurité qui a fait que le pays a risqué un coup d’État le 19 mai 2024. Ce jour-là, des hommes armés, probablement en provenance du Kongo Central, ont réussi à traverser toute la ville de Kinshasa jusqu’au Palais de la nation, bureau du chef de l’État. Ni vus ni su !
La veste…
A mon avis, ce qui a facilité la tâche à Israël Bongo pour faire son arnaque de manière sophistiquée et en toute quiétude, c’est parce qu’il était tout le temps en veste. Beaucoup de Congolais respectent la veste. Ils pensent qu’un monsieur en veste est forcément honnête, responsable et digne de confiance. Raison pour laquelle ils ne pouvaient s’imaginer qu’un jeune si élégant et bien habillé soit un malfaiteur. Ils ont oublié que notre pays a été mis à genoux par des dirigeants en veste, des kuluna en cravate.