A Lubumbashi, si vous ne vous battez pas pour faire rétablir l’électricité dans votre quartier, vous attendrez trop longtemps. Bien plus, vous devez payer pour qu’un agent de la Société d’électricité vienne réparer un câble brûlé ou sectionné.
Dans les quartiers de Lubumbashi, à chaque coupure ou panne d’électricité, les habitants se cotisent et paient le matériel qui manque. La Société d’électricité ne vient que pour percevoir les frais de facture de consommation.
Dans la commune de Katuba, sur la 8e rue du quartier Upemba, les habitants sont restés dans le noir durant plus d’une semaine suite à un câble qui a brûlé. Un homme du quartier a appelé les agents de la société publique d’électricité (Snel), pour constater et réparer la panne. Arrivé sur les lieux, l’agent exige que chaque parcelle concernée paye 5 000 FC, soit environ 3,3 dollars, pour l’achat d’un câble de seulement 5 mètres environ. Les abonnés se sont cotisés malgré eux, tellement ils sont fatigués par cette cupidité des agents de la Snel.
Où va l’argent des factures ?
« Cette situation fait la honte de l’État congolais. Nous payons non seulement les frais de réparation de la panne, mais aussi le transport et la main d’œuvre des agents de la Snel. A cela s’ajoute la facture de chaque mois », explique une femme, révoltée et qui est obligée de payer le double du prix, simplement parce que sa parcelle abrite une buvette et une boucherie. Elle se demande si ces pannes répétées ne seraient pas volontairement créées par la Snel elle-même pour rançonner la population. « Pourquoi chaque fois qu’il y a une panne, la Snel nous la fait réparer à nos frais, alors que nous payons régulièrement nos factures? Quel est le travail de la Snel dans ce cas ? », s’interroge-t-elle.
Difficile de comprendre comment fonctionne l’administration de la Snel. Que font ses agents avec tout l’argent qu’ils perçoivent à l’occasion des pannes ? Où va l’argent des factures que paie la population ? La société a pourtant des câbles en réserve pour la maintenance des lignes domestiques et industrielles. La Snel devrait décourager ces pratiques qui ne sont autres que le rançonnement de la population.