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À Lubumbashi, les tracasseries routières dépassent les bornes

Avoir tous les documents exigés pour la circulation routière n’offre aucune garantie à Lubumbashi. Trop de tracasseries routières dans cette ville, surtout dans le transport en commun, si bien qu’un taximan  s’était immolé en octobre 2015 pour dénoncer les harcèlements policiers sur les routes.

Les relations sont  tendues entre automobilistes et agents de l’ordre à Lubumbashi. La ville abrite entre 3 et 6 millions d’âmes. On y compte probablement des centaines de milliers de véhicules. Problème : pour rouler tranquillement sur les routes, il ne suffit pas de se prémunir de tous les documents administratifs et techniques, il faut aussi avoir en réserve des billets de banque à glisser dans la main de chaque policier de roulage.

Les conducteurs de taxis et des bus dans le viseur de la police

Le long de grandes artères de la ville, les policiers de circulation routière ainsi qu’une ribambelle d’agents du service de transport tendent des « embuscades » aux voitures. Et dès qu’ils tombent sur un chauffeur, ils le bloquent très longtemps et ne le laissent passer que s’il donne l’argent. Plusieurs fois, on a vu des policiers se disputer les volants avec des chauffeurs. Les policiers voulant à tout prix arracher la clef de contact.  Les plus grandes victimes sont les chauffeurs de transport en commun.

Liévin Amani est un jeune sans emploi malgré son diplôme de licence en économie. Dans sa débrouillardise, il a réussi à se payer une voiture d’occasion qu’il utilise comme taxi pour vivre. C’est lui-même son propre chauffeur. Mais chose grave, depuis trois mois, son véhicule est bloqué par la PCR (police de circulation routière). C’est parce que Liévin avait eu un accrochage avec des policiers de roulage qui ne voulaient pas le lâcher quand bien même il avait présenté « tous les documents de bord » exigés. Liévin Amani s’était révolté de constater que les voitures des grands de ce pays « passent librement sans jamais être inquiétées sur la route. Ce sont plutôt les véhicules des pauvres qui sont traqués par les services de transport ».

Popaul, un autre chauffeur de taxi, explique qu’après vérification de ses documents de bord, les policiers n’ont rien trouvé à lui reprocher. Au lieu de le laisser partir, ils se sont mis à « inventer des fautes imaginaires dans le seul objectif de le contraindre à donner de l’argent ».

Simuler un suicide pour faire peur à la police ?

Ces tracasseries se multiplient dans la ville, si bien que des chauffeurs tentent parfois de s’immoler comme l’avait fait l’un d’eux il y a quelques mois. D’autres recourent à cette menace pour dissuader les policiers qui les traquent. Une fois, en pleine route, un conducteur est descendu de son véhicule et s’est étalé sous les roues de son véhicule. C’était pour lui la seule façon d’empêcher les policiers qui venaient de lui arracher la clé de contact et qui étaient prêts à emmener sa voiture.

Malgré de nombreuses plaintes formulées auprès des autorités, les méthodes brutales des policiers n’ont pas cessé. Certes, il y a des  conducteurs qui ne sont pas en ordre avec les documents de bords, mais rien ne peut justifier un tel degré de tracasseries par les services de transport en commun à Lubumbashi.

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