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Accès de la femme aux droits reproductifs : l’apport de l’homme est crucial

Ce jour-là, à Kinzau, territoire de Seke Banza au Kongo-Central, le soleil venait à peine de se lever. Les leaders communautaires et le chef coutumier de Kinzau, Parbuwy Nzuzi, se sont réunis pour traiter d’un sujet rarement évoqué en famille : la masculinité positive. Car, en effet, dans les milieux ruraux, l’égalité des sexes est encore un rêve lointain. 

Ici à Kinzau, la langue parlée c’est le kikongo, l’une des langues nationales de la RDC. Et en kikongo, masculinité positive se traduit par « bakala ya kiedika », ou encore, « mvuandulu ya mbote ya bakala », entendez en français : « Un vrai homme » ou « un homme de valeur. » Avec cette précision, les discussions ont commencé sur la masculinité positive à Kinzau. 

Dialogue communautaire sur la masculinité positive à Kinzau, province du Kongo-Central.

La contribution de l’homme dans la prise de décision de la femme sur la santé sexuelle et reproductive 

Pour Annie, une habitante de Kinzau-Mvuete, l’accompagnement de l’homme ne doit pas seulement se limiter à la participation aux tâches ménagères. Il devrait concerner tous les domaines, tout au long du cycle de vie de la femme. Donc l’accompagnement de l’homme est indispensable.  

Un avis soutenu par Georges, qui estime que la masculinité positive fait référence au comportement de l’homme dépourvu de toute forme de violences à l’égard de la femme. Par exemple, contraindre la femme à accéder ou non aux services de santé de la reproduction, tels que les méthodes contraceptives ou les méthodes et moyens abortifs. 

Échange entre les leaders communautaires et le chef coutumier de Kinzau.

Quels sont les droits sexuels et reproductifs de la femme ? 

A ce sujet, Brigitte, leader communautaire à Kinzau, a expliqué que les droits sexuels de la femme englobent tous les droits qui contribuent à l’épanouissement de sa santé reproductive. Je suis totalement d’accord avec Brigitte. Car, il existe plusieurs droits de la femme en rapport avec la santé reproductive.  

Le Protocole de Maputo parle notamment du droit d’exercer un contrôle sur leur fécondité. Le droit de décider de leur maternité, du nombre d’enfants et de
l’espacement des naissances. Il y a également le libre choix des méthodes de contraception, le droit de se protéger et d’être protégée contre les infections sexuellement transmissibles, y compris le VIH/Sida, etc. 

Etant donné que la masculinité toxique empêche souvent la femme d’accéder à ses droits, l’apport de l’homme dans l’accès de la femme aux droits reproductifs est important. Cela contribue positivement à l’épanouissement de la femme. 

Parbuwy Nzuzi Nzuzi, chef coutumier de Kinzau, Kongo-Central.

Au début de l’échange, le chef coutumier de Kinzau, Parbuwy Nzuzi, estimait que nos coutumes ne permettent pas aux femmes de prendre de grandes décisions dans le foyer. Car c’est l’homme qui doit déterminer le nombre d’enfants qu’il veut avoir. Mais à la fin de la rencontre, il a déclaré : « Comme vous avez expliqué que décider sur sa reproduction est un droit pour la femme, nous avons compris. Avec les détails et les précisions donnés lors du débat, nous allons changer notre perception des choses. »  

 

*Cet article est publié dans le cadre du projet Makoki Ya Mwasi, avec l’appui technique de Ipas. #MobaliYaSolo 

 

 

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