Quels sont aujourd’hui les risques liés à Internet?
Arsène Tungali : Internet est sans doute une des grandes inventions de l’homme mais ce progrès a aussi ses zones d’ombre. En s’appropriant petit à petit cet outil, les pays en développement s’exposent à la surveillance de masse.
En RDC, où le e-commerce (commerce sur internet) n’est pas encore très développé, les risques en matière de cyber-sécurité se tournent plus vers les utilisateurs des réseaux sociaux et des messageries électroniques.
Homme politique, activiste, journaliste, simple citoyen, tout le monde est concerné. En Afrique, la surveillance en ligne s’est repandue à la veille des printemps arabes. Elle s’est propagée peu à peu sur tout le continent. Elle est aujourd’hui un instrument très utilisé des régimes, notamment durant les périodes d’instabilité politique.
Tous les utilisateurs d’internet ont quelque chose à protéger. Leur vie privée, leur intimité où des propos contenants des informations ou des données secrètes par exemple.
Contre qui doit-on se protéger?
Arsène Tungali : Les États peuvent surveiller les activités de personnes clés en période de crise pour des raisons d’État. Mais l’inverse existe aussi et l’État lui-même peut être pris pour cible. Le piratage récent du compte twitter d’un homme politique congolais et la mise en ligne sur les réseaux sociaux d’une sextape montrant le Vice-ministre des postes et télécommunications en live chat avec une inconnue en sont les preuves. Cette vidéo a d’ailleurs conduit à sa radiation du gouvernement. Le « combat virtuel » est devenu stratégique. Le piratage permet d’obtenir des informations sécrètes et peut aussi être utilisé pour salir la réputation de quelqu’un ou pour se faire de l’argent grâce au chantage.
Bien sûr pirater le compte d’un étudiant, n’aura pas les mêmes conséquences que celui d’un journaliste d’investigation ou d’une personnalité au pouvoir. J’invite néanmoins tous les utilisateurs à plus de vigilance sur le web car la sécurité en ligne nous concerne tous.