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Audience en procédure de flagrance après la mort du jeune Olivier Mpunga (1)

Les policiers congolais se rendent régulièrement coupables d’actes de violence sur les citoyens. Leurs bavures se terminent parfois par le décès des personnes arrêtées. Cette fois-ci, c’est Olivier Mpunga, fils unique d’une veuve, qui a trouvé la mort dans les locaux de la police.

En effet, dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, on aperçoit Olivier Mpunga presque nu, ligoté et en train d’être frappé par des policiers. Il est mort suite aux violences et aux coups qui lui étaient administrés. J’ai suivi avec attention, le premier jour du procès devant la Cour militaire de Kinshasa siégeant en procédure de flagrance.

Comment Olivier Mpunga s’est-il retrouvé à la Direction des renseignements et services spéciaux ?

En effet, il a été conduit à la DGRSP tard le jeudi 16 décembre par un plaignant, un certain Simon Inkamba. Ce dernier détenait une copie de sa plainte lorsqu’il a croisé Olivier Mpunga dans un bar vers Kasa-Vubu. Il l’a tout de suite interpellé et conduit à la Direction générale des renseignements et services spéciaux (DGRSP). Bien entendu, il s’est fait aider par son chauffeur et un policier commis à sa sécurité.

Mais avant, le plaignant avait d’abord appelé le commissaire supérieur principal Samuel Mopepe, chef du département des opérations à la DGRSP. Celui-ci était à la maison, il appellera à son tour le commissaire Nzita Mananga qui était de service, pour l’informer de l’arrivée du plaignant Simon Inkamba et de l’accusé Olivier Mpunga.

De quoi Olivier Mpunga était-il accusé ?

En effet, lorsqu’Olivier Mpunga est arrivé à la DGRSP, c’est le commissaire Nzita qui a instruit son dossier. Selon lui, monsieur Mpunga était poursuivi pour vol simple d’un véhicule qu’il a donné en gage pour 3500 USD auprès d’un tiers. Le commissaire Nzita précise que le prévenu Olivier serait passé aux aveux.

Mais chose étonnante, ce commissaire affirme qu’après l’instruction, le plaignant Simon Inkamba lui a remis 100 dollars américains. Je me demande la nature juridique de ce don. N’est-ce pas là un acte de corruption ?

Les auteurs des coups administrés à Olivier Mpunga

Sur la vidéo, le brigadier Diamassivi, chef de poste d’entrée principale de la DGRSP frappe la victime. Interrogé, Diamassivi a reconnu avoir frappé Olivier Mpunga. Il soutient que c’était à la demande du plaignant pour pousser la victime à dire la vérité. Il affirme également, que c’est par manque de menottes qu’il a déshabillé la victime pour l’attacher avec ses propres habits. Pour justifier ses actes, le brigadier prétend que la victime avait manifesté la résistance.

Des affirmations qui ne tiennent pas debout. Le brigadier Diamassivi a déclaré que c’est le plaignant qui a filmé la scène de la vidéo qui circule sur les réseaux sociaux.

Les différents prévenus qui ont comparu à cette audience, prétendent qu’Olivier Mpunga s’est suicidé. Mais pour le ministère public, le plaignant Simon Inkamba est proche du colonel Mopepe. L’organe de la loi a donc affirmé que c’est le colonel Mopepe qui a commandité les actes de violences sur la victime. Dossier à suivre.

 

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