article comment count is: 0

Film « Audiences de Kolwezi » : les victimes de Tenke demandent que les autorités entendent leurs voix

La dernière étape de la projection du film documentaire Les audiences de Kolwezi a eu lieu mercredi 22 mars 2023 à Tenke. Il s’agit d’un site où un camion-citerne accidenté avait déversé de l’acide sulfurique en 2019. Lors de la restitution par Lemafrika-Bukavu, réalisateur du film, les participants (pour la plupart des familles de victimes), ont réclamé la réparation des dommages subis. 

Dans la salle, les participants n’y sont pas allés par le dos de la cuillère. Ils ont saisi l’occasion pour exprimer leur colère contre les entreprises minières concernées. Celles-ci s’étaient fait représenter. « Cette situation a failli me coûter mon mariage », s’est exclamée une dame dont une partie du corps garde encore les stigmates de brûlure chimique. Son mari est devenu invalide à cause de cet accident. 

Une autre femme avait encore des cicatrices visibles au cou et à la main droite. Mais elle disait se préoccuper plutôt du sort de son fils. Elle explique : « A l’école, mon enfant est devenu la risée de tout le monde. Ses amis se moquent de lui parce que moi sa mère j’ai été brûlée par l’acide ! »

Un travail de plaidoyer à poursuivre

Maître Céline Tshizena, procureure lors de ces « audiences », tente de rassurer : « C’est tout le sens de notre démarche. Tout ceci nous permettra de poursuivre notre plaidoyer auprès des décideurs, tant localement qu’à l’échelle nationale. » Et d’ajouter : « Ensemble avec nos partenaires, nous espérons faire bouger les choses jusqu’en Suisse, pays de Glencore, la multinationale citée dans ces affaires. »

Même si pour beaucoup d’observateurs, les conclusions  de ces audiences fictives souffrent du manque de valeur juridique contraignante, les populations de Tenke mais aussi les réalisateurs du film, croient beaucoup en leur capacité à interpeller les décideurs. Les participants ont salué le fait que ce film exprime leurs peines et porte en même temps leurs voix. 

En attendant que la réparation soit effective, un père qui a perdu son fils de 17 ans dans cet accident, a proposé que « les minerais et autres intrants dangereux soient transportés par la voie ferrée pour éviter les dégâts et les pertes en vies humaines enregistrés ». 

Au regard de tout ce qui précède, il me paraît urgent que les autorités politiques et administratives s’impliquent dans la recherche des solutions allant dans le sens de réhabiliter ces populations dans leurs droits. 

 

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion