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Bavures policières en RDC : les policiers ne devraient pas détenir des armes à feu

Les bavures ont toujours caractérisé et discrédité les agents de la police nationale congolaise. Ces bavures policières ont souvent pour conséquences les pertes en vies humaines. Pourquoi ne pas priver certains policiers d’armes à feu ?

Durant la présidence de Joseph Kabila, plusieurs Congolais ont perdu la vie suite aux bavures policières. Bien que sous le régime de Félix Tshisekedi, les choses se sont un tout petit peu améliorées, mais le problème n’est pas totalement résolu. Pour preuve, en mars 2021, le Bureau conjoint des Nations-Unies pour les droits de l’homme (BCNUDH) a documenté onze violations du droit à la liberté et à la sécurité de la personne, ainsi que sept violations du droit à l’intégrité physique en RDC. Selon le rapport, la majorité de ces violations est imputable à des agents de la police.

Examinons ensemble, la possibilité de désarmer certains de nos policiers.

Sans armes à feu, les rapports entre policiers et citoyens seraient différents

En RDC, les relations entre policiers et citoyens ont rarement été apaisées. Vous n’avez qu’à passer en revue toutes les marches pacifiques organisées dans notre pays pour vous en convaincre. Lorsqu’il y a mésentente entre citoyens et policiers, ces derniers ont tendance à faire usage des armes létales pour s’imposer. Or, devant une arme à feu, certaines personnes éprouvent de la crainte et se soumettent, même si elles ont raison. D’autres par contre, continuent à revendiquer leurs droits malgré les armes pointées sur eux. Malheureusement, certains policiers ne supportent pas qu’on s’oppose à eux en face, ils finissent par tirer à bout portant.

Je pense que s’il n’y a pas d’armes à feu, non seulement on évitera des morts inutiles, mais aussi, les policiers et la population discuteront gentiment et poliment, comme de bons partenaires.

Manque de confiance mutuelle

Généralement, après affrontement entre la population et la police, chacun tire la couverture de son côté. La police accuse la population de s’attaquer à ses agents, et la population dit le contraire. D’habitude, c’est comme si la police oublie que sa mission est de sécuriser les personnes et leurs biens. Les relations entre civils et agents de l’ordre sont toujours tendues.

A ce propos, moi-même je ne suis jamais à l’aise quand je me retrouve seul face à un agent de l’ordre dans un endroit isolé. Pourtant, je devrais normalement me sentir en sécurité, car il est censé me sécuriser moi et mes biens.

Les policiers ne sont pas les chefs des citoyens

Tout en reconnaissant que les agents de la police nationale méritent respect et considération, je dois également rappeler que ces derniers sont au service de la population. Les Kinois ont souvent l’habitude d’appeler un policier « mokonzi », c’est-à-dire, chef. C’est juste une formule de politesse et de reconnaissance pour les remercier des sacrifices qu’ils consentent, car ils travaillent souvent dans des conditions difficiles. Seulement voilà, certains policiers se comportent comme des rois sur une terre conquise et exigent de la population une soumission sans conditions.

En somme, l’idée n’est pas de désarmer tous les policiers, mais de limiter le nombre de policiers portant des armes létales. Lors de certaines opérations particulières, la police peut utiliser des armes à feu, mais à certaines conditions. C’est par exemple en cas de légitime défense ou face à des manifestants armés, etc. Et même dans ce cas, elle devra tenir compte de la proportionnalité des moyens et des forces en présence. A quoi servent les kalachnikovs dans des marches pacifiques si ce n’est pour tuer les manifestants ? À mon avis, les matraques, menottes et grenades lacrymogènes suffisent aux policiers pour encadrer efficacement une marche pacifique.

 

« Cet article est écrit avec l’appui technique d’Internews, grâce au financement de la coopération suédoise, l’USAID et la coopération suisse.  Les opinions partagées dans cet article ne reflètent pas nécessairement les vues de l’Agence Suédoise de Développement International (ASDI), de l’USAID, la coopération suisse, ainsi que des gouvernements suédois, des États-Unis et suisse. »

 

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