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À Bukavu, policières et policiers à l’école de la masculinité positive

Réunis au Camp Jules Moke dans la ville de Bukavu, plusieurs policières et policiers ont eu l’occasion de discuter ensemble sur la masculinité positive et la planification familiale. Dans une atmosphère plutôt détendue, une vingtaine de ces agents de l’ordre se sont exprimés sur l’égalité homme-femme.

A l’initiative de Habari RDC et ASRJ (Action pour la santé reproductive des jeunes), l’échange a tourné autour du thème : « La masculinité positive : une approche pour améliorer l’accès des femmes et filles aux services de santé sexuelle et reproductive. » Pendant deux heures, ces discussions ont permis à ces agents de l’ordre non seulement de partager leurs expériences personnelles, mais aussi d’en apprendre davantage sur la masculinité positive et la planification familiale.

Ce que les policiers pensent de la masculinité positive

Répartition des rôles dans un ménage, gestion du patrimoine familial, origine des interdits dans la société, etc. Evoquant jusqu’à leur intimité, policières et policiers ont échangé sur des questions qu’ils abordent rarement. Cette rencontre leur a permis d’obtenir d’amples informations sur les rapports hommes-femmes et la contraception. Un sujet qui tombait à point nommé. Si les uns et les autres étaient d’accord que le choix d’une méthode contraceptive devrait relever d’une entente entre l’homme et la femme, la question de la répartition des rôles au sein du ménage a divisé l’audience.

Au départ, certains policiers étaient contre l’idée selon laquelle un homme peut faire la cuisine pour sa femme. Ou encore nettoyer les habits de sa femme. Autant de croyances qui discriminent la femme et freinent son épanouissement. Pour déconstruire ses idées reçues, les participants ont été invités à adopter des comportements sains.

Mythes et préjugés basés sur le genre au sein de la police

Beaucoup de pratiques, croyances et normes sociales empêchent les femmes de rejoindre les rangs de la police nationale congolaise. C’est notamment : le niveau élevé de risques dans ce métier, mais aussi la croyance selon laquelle, la police est une profession masculine. Et les femmes qui parviennent à surmonter ces idées erronées, se retrouvent encore victimes de discriminations au sein même de la police. Ce qui ne permet pas aux policières de remplir leur mission de la même manière que les hommes.

Il faut dire que plusieurs de ses idées viennent d’abord des coutumes. Il y a aussi des croyances selon lesquelles Dieu a créé l’homme avec une certaine autorité. En fait, la religion est aussi à la base de beaucoup de fausses croyances. Ce qui malheureusement bloque les ambitions des femmes, les empêchant de contribuer au développement de leurs communautés.

Le leadership féminin mis à mal au sein de la police

Comme dans d’autres secteurs, les femmes sont étouffées dans la police. Cela constitue une violence basée sur le genre lorsque la femme est discriminée simplement parce qu’elle est femme. A-t-elle choisi d’être une femme ? Hélas, plusieurs d’entre elles n’ont pas pu bénéficier d’une promotion, juste pour avoir refusé des avances sexuelles de la part de leurs supérieurs.

Grâce à ces échanges, les policiers et policières, qui ont pris part à la rencontre, ont réalisé la nécessité d’éliminer les violences basées sur le genre. Cela, pour établir un équilibre et un climat égalitaire au sein de la police nationale.

 

Cet article a été publié dans le cadre du projet Makoki Ya Mwasi, avec l’appui technique de Ipas. #MobaliYaSolo

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