Bunia : les étudiants plus préoccupés par l’apparat lors de la défense des mémoires

Souvent certains jeunes s’engagent dans des futilités et oublient l’essentiel. Alors que les défenses des travaux de fin d’études ont commencé dans les universités en RDC, il y a des étudiants à Bunia qui eux se préoccupent de comment ils vont s’habiller et festoyer après la défense, plutôt que de se concentrer pour produire des travaux intéressants.

Je me rappelle encore à quel point j’étais agitée et stressée le jour de la défense de mon travail de fin de cycle. Je voulais que ce soit parfait, même si je savais que la perfection totale n’est pas de ce monde. Et c’était encore pareil pour mon mémoire de licence. Le constat amer est que ce n’est pas le cas pour plusieurs jeunes.

L’apparence d’abord, le travail après

Je me suis approchée de certains étudiants de l’Université de Bunia (Unibu), notamment ceux des années terminales, j’ai été choquée cette année. Plusieurs passent leur temps à planifier comment leur défense devrait être sur le plan de la forme et toutes les fêtes qui vont suivre. L’un d’eux m’a dit : « Ce jour là, papa Wemba va se retourner dans sa tombe. » Ceci pour dire qu’il remuera ciel et terre pour être le mieux habillé possible. Et ils sont nombreux qui préconisent cet aspect.

Mais quand on leur demande où ils en sont avec leurs travaux, certains répondent que l’essentiel est que ça passe. Peu importe la qualité. D’autres disent qu’ils ne s’en font pas trop puisque travail bien fait ou pas, le jury va toujours critiquer.

Des exceptions existent

Il faut reconnaître qu’il y a des étudiants conscients et animés par le désir de bien faire. Ils sont conscients que la Covid-19 n’a pas arrangé les choses cette année, mais cela n’est pas une raison pour eux de ne pas bien travailler. Nous devons savoir que nous étudions pour nous, pour notre avenir. Les étudiants doivent savoir distinguer l’utile de l’agréable et prioriser l’essentiel. La forme compte, c’est vrai. Mais si le fond de votre travail est creux, ce n’est pas votre habillement qui fera en sorte que les lecteurs vous notent positivement. Un travail mal fait entraînera votre humiliation en public. Car notre travail d’aujourd’hui justifie ce que nous serons demain.