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Ça roule pour vous !

1.  Des infrastructures vétustes. La majeure partie des routes congolaises ont été tracées pendant l’époque coloniale. Celles qui semblent neuves aujourd’hui ont connu une partielle réhabilitation. A la conquête de reconnaissance, le gouvernement a seulement réhabilité les parties visibles (chaussées et signalisation) des routes, laissant les conduites d’eau, l’éclairage, les trottoirs à leur propre destin…

Ø    Une vieille classe politique. Plus de 50% de la population congolaise est constituée de jeunes. Paradoxalement, ceux-ci représentent 80% de la couche clouée au chômage ! Car la quasi-totalité de postes-clés de la gestion de la nation reste entre les mains de la vieille génération déjà aux affaires depuis les années de l’indépendance (1960-1980. Elles devraient être, en principe, à la retraite et céder la place aux jeunes sortis fraîchement des universités et des institutions professionnelles. Face à cette fâcheuse tendance, la jeunesse n’a pas d’autre choix que de recourir à la débrouille, s’exposant ainsi à toutes les tentations (recrutement au sein de groupes armés, formation de bandes d’inciviques urbaines…).

2.  Des règles routières sciemment violées. Sur les routes congolaises, c’est la règle du plus fort qui s’impose ! Les habitudes des piétons expliquent mieux ce problème : alors qu’une bande au sol leur permet – à plusieurs endroits de la route – de traverser sans gêner, ces derniers comptent plutôt sur la miséricorde des policiers sur la route pour stopper la circulation des véhicules et leur permettre ainsi de traverser ! Dans la même veine, les conducteurs stationnent où ils le souhaitent alors que des places de stationnement ont été délimitées.

Ø    Le jeu politique tronqué. Le citoyen est celui qui a élevé la classe politique actuelle en lui donnant la gouvernance par le biais des élections de 2006 et de 2011. Arrivée au pouvoir, une partie de cette classe dirigeante n’a plus voulu respecter les règles. Les assemblées provinciales, les gouvernements provinciaux et le Senat exercent leurs fonctions depuis 2006 alors qu’ils auraient dû être renouvelés en 2011 par des élections ! Cette violation du délai de mandature n’a pas encore dit son dernier mot. Les institutions hautement placées à la tête de la République sont actuellement pointées du doigt car l’exercice du pouvoir pourrait aller au-delà du mandat constitutionnel.

3.   Conduire sur les routes n’est pas synonyme de maîtrise du code de la route. En RDC, tout le monde s’improvise chauffeur. Sans les documents officiels, on se permet quand même de rouler ! Ce phénomène a toujours été à l’origine d’accidents…

Ø    Diriger sans diplôme. Conduire une entreprise étatique en République Démocratique du Congo ne compte que sur les compétences acquises par l’éducation. Il suffit d’appartenir à la caste royale pour se voir confier une haute responsabilité. Il suffit d’être d’une obédience politique d’un dirigeant et de chanter ses louanges pour se faire pistonner à un poste rémunérateur. Les plus aisés ont aussi leur combine : ils créent des mouvements rebelles qui déstabilisent quelques régions du territoire national. Puis, lors des négociations avec le pouvoir en place, ils troquent le maintien de leurs grades dans la fonction publique et dans l’armée nationale contre l’arrêt de l’insurrection.

4.  Des robots plus appréciés que les agents de la circulation routière ! Dans la ville de Kinshasa et de Lubumbashi ont été mis en place des robots capables de réglementer la circulation routière. Si les usagers de la route apprécient et félicitent le travail accompli par ces robots et leurs concepteurs, ceux qui étaient jadis appelés à exercer cette tâche et qui y gagnaient leur vie n’apprécient pas cette innovation.

Ø    Une machine politique infernale. Ce qui correspond mieux au tableau sombre de la répression des activités des journalistes, des membres de la société civile et des défenseurs de droits humains. Au cours de 11 mois de l’an 2015, le Bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l’homme indique dans son rapport de fin d’année avoir répertorié 134 violations de droits humains et 613 arrestations arbitraires. Ces violations ont toutes un lien avec le cycle électoral en cours en République Démocratique du Congo. Il suffisait de se soulever ou d’éveiller la conscience de ses concitoyens sur les enjeux électoraux à venir pour être pris comme un « déstabilisateur » des institutions de la République !

5.  Tous les abus commis sur les routes ont une même cause : la corruption. Tous les usagers de la route en République Démocratique du Congo maîtrisent bien ce principe. « Vous pouvez faire tout ce qui vous plaît sur la route (surcharge, conduite à grande vitesse, ivresse au volant)…mais n’oubliez jamais la somme à verser au maître du terrain : le policier de la circulation routière ». Cette somme appelée « Madesu ya bana », comprenez « La ration des enfants » ou « rapport » se fait sans aucun document. Cela vous libère aussi de tout contrôle de votre cargaison ou de vos passagers moins encore des documents de bord par les policiers chargés de la circulation.

Ø    Sport national de la classe politique. La classe politique congolaise ressemble actuellement le mieux à cette description. Fin 2014, la présidence de la République à mis en place une commission anticorruption. Celle-ci a révélé qu’au cours de l’année 2015, plus de 15 milliards de dollars ont échappé au trésor public à cause de la corruption. Cette pratique a fait de la République Démocratique du Congo, le 21ème pays au monde en matière de la corruption selon l’ONG International Transparency…

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