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Cessons d’être négligents face aux épidémies en RDC

Il ne sert à rien d’avoir peur à l’annonce du coronavirus ou de toute autre épidémie dans sa ville ou dans sa famille. Notre plus grande ennemie au Congo et en Afrique, c’est la négligence dans laquelle nous vivons.

Regardez nos marchés, nos églises, nos écoles et nos universités… Vous vous rendrez compte à quel point nous sommes susceptibles de nous transmettre beaucoup d’autres épidémies. Partout, les gens s’entassent, sans tenir compte de nos sueurs, de postillons de nos salives, des chaleurs ou des odeurs corporelles que nous dégageons.

Négligence, malgré les mises en gardes

Parfois, il y a une toilette ou deux, pour plusieurs milliers de personnes. Dans certaines salles des cours, même les enseignants ne savent pas se déplacer pour des contrôles. A cause de notre négligence, nous ramenons ainsi des maladies ou des risques de maladies. Puisque garder une distance, nous avons exclu cela. Or, les 10 dernières épidémies d’Ebola n’ont eu de cesse de nous inviter à garder nos distances, à nous laver constamment les mains, etc.

Nous arrivons pourtant à l’école ou à l’université pour nous instruire, à l’église pour prier et à l’hôpital pour des soins. Pas pour y tomber malade ou en ramener des maladies. N’est-ce pas déjà une contradiction de dire qu’il existe des hôpitaux malpropres, des écoles ou universités où l’on risque facilement d’attraper des maladies ?

Mettre de l’ordre dans notre vie

Il faut, je pense, se battre contre notre négligence. C’est-à-dire, se demander chaque fois où je me mets ? Qu’est-ce que je mange ? De qui je m’approche ? Nos marchés communaux, par exemple, sont rarement assainis et propres. Or, nous y trouvons beaucoup d’aliments. A Lubumbashi, les aliments sont vendus étalés à même le sol. Parfois, c’est à côté des égouts, des immondices. Pourtant, ni les acheteurs, ni les services publics ne sont prêts à décourager la malpropreté.

Il est vraiment triste de constater qu’au Congo, les épidémies comme la rougeole ne cessent pas. C’est aussi parce qu’il existe encore beaucoup de gens qui ne savent pas pourquoi c’est important de faire vacciner leurs enfants. Ou encore, parce que les structures sanitaires censées dispenser des soins et des conseils à la base sont rares. Beaucoup de nos hôpitaux, même dans les grandes villes comme Lubumbashi, sont simplement horribles à fréquenter. Parfois, certaines personnes jugent utile d’aller vers des soignants traditionnels ou des devins, plutôt que dans ces hôpitaux qui ont l’air abandonnés.

Nous avons négligé « le social » des Congolais       

Cette négligence, au niveau de la tenue des infrastructures et institutions de base, tue. Et c’est ce que nous vivons avec la crise du Covid-19. Cette crise nous impose d’organiser notre vie et de prendre de nouvelles résolutions pour qu’une fois pour toutes, jamais une crise de ce genre ne nous trouve au point où nous en sommes.

Car, à cause de notre négligence, on sait qu’il est difficile aujourd’hui de respecter le confinement. Celui-ci est pourtant nécessaire pour faire reculer l’épidémie. Malheureusement, nous avons négligé de soigner la structure sociale de notre pays : les gens vivent sans ressources pour pouvoir constituer des réserves. Or, sans réserves, vous le savez bien, personne ne reste chez lui. On mangera quoi, alors ?

Malheureusement, cette situation anormale, nous l’utilisons parfois contre nous-mêmes. Au nom de la pauvreté, beaucoup ignorent complètement les mesures de protection contre les épidémies comme le coronavirus. Les gens continuent de s’entasser au lieu de garder leurs distances. C’est une négligence qui tue.

 

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