Faut-il aller chercher des voix ou non dans la communauté LGBT pour s’assurer un siège à l’hémicycle ? J’ai posé cette question à mes amis et collaborateurs.
La réponse d’Abel Bukasa est directe : « Pourquoi pas ? C’est un électorat comme un autre ! » Et d’ajouter : « L’Homme politique n’en a que faire de la sexualité de ses électeurs, ce qui devrait l’intéresser c’est le suffrage et rien d’autre. »
De son côté, Christelle Ntanga a un avis contraire. Pour elle, pêcher des voix dans la communauté LGBT risque de nuire à la réputation du candidat, et le mener droit vers l’échec. Pourquoi ? « Parce que c’est contraire à nos us et coutumes et que ça risque de frustrer la majorité des électeurs, qui ne s’identifient pas en cette communauté-là », explique Ntanga.
La prudence, c’est à cela que Francis Bahati appelle les candidats députés. Il estime qu’« il y a une forme de tabou que l’Africain ne peut transcender. Le candidat député n’a pas intérêt à se lancer dans pareil deal » !
S’exprimant à son tour, le pasteur Willy Malisso rappelle que le Christ nous invite à la liberté. « Puisque les élections n’ont rien à avoir avec l’évangile, et en tant que citoyen, il n’y a pas de mal à solliciter et obtenir les voix issues de l’électorat LGBT », affirme-t-il. Par contre, Jean Sangwa réfléchit à ce que le candidat député devra donner en retour, à la communauté qui pourra le soutenir. « Pourquoi faire alliance avec des gens qui ne partagent pas vos valeurs morales ? », s’interroge-t-il.
Communauté minoritaire, mais puissante ?
« La seule chose qui puisse pousser un candidat député à tenter de séduire cet électorat LGBT, c’est la puissance de ce dernier, en termes de lobbying », pense Andy Lwenye. Il poursuit : « S’ils sont minoritaires, il ne faut pas négliger leur capacité, avec la solidarité qu’on leur connait, à mobiliser des fonds pour porter ceux qu’ils soutiennent vers l’avant. Ce qui ne peut qu’être une aubaine pour un candidat député, en ce sens qu’il peut avoir les moyens de sa campagne en étant ami de ceux qui sont puissants dans le jeu politique. »
En fait, il appartient au candidat de peser le pour et le contre, de comparer le bénéfice et le risque potentiel, avant de pactiser avec telle ou telle autre communauté. Et vous, qu’elle est votre réponse à ce sujet ?