À bord des bus de transport en commun à Kinshasa les conditions sont souvent très mauvaises et peu hygiéniques. Surtout les bus dénommés « esprits de mort ». Jusqu’à présent, aucune action menée par les autorités pour sortir la population kinoise de ce calvaire de tous les jours. Je vous énumère ici les difficultés que nous rencontrons à bord de presque tous les bus de transport en commun dans la capitale.
Comme bon nombre de Kinois, chaque jour je suis condamné à subir les conditions insupportables et inhumaines que nous offrent les bus de transport en commun à Kinshasa. En voici quelques-unes.
Les sièges sont en bois ou en fer
Dans une ville comme Kinshasa, capitale d’un grand pays qu’est la RDC, on retrouve encore des bus avec des sièges en bois et en fer. Des sièges parsemés de clous saillants, de ferrailles mal soudées, etc., et qui peuvent blesser les passagers. Plus d’une fois, j’ai vu des femmes se plaindre dans un bus qu’un clou a déchiré leurs pagnes, leurs pantalons, jupes… Moi-même j’ai abandonné certains de mes vêtements, non pas parce qu’ils sont usés mais parce qu’ils se sont déchirés pendant que je montais ou descendais d’un bus. Le cas récent c’était mon pantalon encore neuf, mais qui s’est accroché au clou du siège et s’est déchiré alors que je descendais du bus. Heureusement pour moi, c’était la nuit. Les gens n’ont pas remarqué cela. Mais quel gêne ! Imaginez si c’était en pleine journée !
Les sièges sont serrés les uns contre les autres
Dans les bus de Kinshasa, les passagers s’assoient confinés comme des sardines. Fortement coincés et les corps collés les uns autres, hommes ou femmes, au mépris de la bienséance. Et dans ces conditions, vous devez supporter les odeurs qui se dégagent dans ce cafouillage : parfum, sueur, pets…
Le plus drôle c’est lorsque le conducteur freine brusquement. La secousse fait qu’à bord vous vous percutiez les uns les autres. En cas d’accident, c’est des fractures et des blessures à déplorer car les sièges sont très serrés. Ils sont ainsi serrés pour avoir un plus grand nombre de passagers et gagner plus d’argent. Nos autorités sont témoins de tout cela et ne font absolument rien pour mettre de l’ordre dans le secteur du transport en commun dans la ville de Kinshasa.
Le manque de fenêtres et les puanteurs
Lorsque les passagers montent à bord d’un bus de transport en commun, ils se précipitent pour trouver une place à côté de la fenêtre. Pour avoir de l’air. Mais il y a des bus sans fenêtres. Pourtant, il fait souvent très chaud à Kinshasa. S’enfermer à bord d’un bus sans fenêtre c’est presque suicidaire, on s’asphyxie…
Et c’est quand les passagers se plainent de la chaleur et d’étouffement, que le receveur ouvre le coffre arrière pour aérer le bus. Vous qui ne saviez pas pourquoi certains bus à Kinshasa roulent à coffre ouvert, vous savez maintenant la raison.
Les passagers partagent leurs sièges avec des colis
Un jour, alors que je prenais place à bord d’un bus très tôt le matin pour me rendre à mon lieu de travail, j’ai constaté que mes vêtements étaient salis par la poussière de manioc. Même chose pour ma voisine de droite sur le siège, son visage était presque tout blanc de poussière de farine de manioc. En fait, une vendeuse de manioc était avec nous à bord, elle revenait du moulin avec deux sacs de farine.
Je lui ai dit :
- Madame, regarde comment tu as sali mon pantalon.
- Ah noko eza fufu, oliaka fufu te ? (Ah mon frère, c’est le manioc. Tu ne manges pas de manioc, toi ?)
C’était cela sa réponse.
Même les sièges de Transco c’est vraiment du n’importe quoi. Et nos élus ne s’en préoccupent pas, car ils ont tous leurs propres véhicules. Nous qui les avons élus, faisons face aux conditions inhumaines de transport en commun en pleine capitale.
Bonjour,
Les transports à kinshasa c’est toute une histoire.
Quand j’allais aux cours en début de secondaire, je faisais en sorte de m’assoir au niveau du coffre pour avoir de l’air. Sinon c’était pas possible.
Et une autre chose c’est que certains bus sont si vieux que les émanations du pot d’échappement remplissent l’intérieur du bus. Et maintenant imaginez un peu si vous êtes dans les bouchons kinois là. Ces odeurs sont insupportables et en plus de ça, ça pique les yeux… un bus entier où les clients pleurent.
Avec tout ça, pour nos élus, c’est sûr qu’ils vont pas s’embêter à prendre le transport du petit peuple.
Merci pour ce triste témoignage