article comment count is: 0

Nos coutumes facilitent-elles l’accès des femmes aux méthodes contraceptives ?

Les leaders communautaires, les notables et les jeunes de Mbujimayi ont échangé sur la masculinité positive, mais aussi sur l’accès des filles et des femmes aux méthodes contraceptives. Une rencontre pleine de vibrations. Les voix des uns et des autres se mêlaient pour partager leurs expériences et leur façon de voir les choses.

Conscients de l’importance du sujet, les jeunes et les vieux, de toutes les origines et de différentes professions ont marqué leur présence à cette activité dans la ville de Mbujimayi.

Qu’en est-il des droits reproductifs dans un couple ?

Le premier à prendre la parole, monsieur Mbikayi, a traduit masculinité positive en tshiluba par « buluma buimpe », ou encore « bu taatu buinenke ». Ce qui signifie : l’attitude d’un homme responsable.

En effet, pour plusieurs hommes sur place, un vrai homme, c’est celui qui s’impose sur sa femme. Raison pour laquelle, certains ne laissent aucun choix à leurs femmes, même quand il s’agit des décisions cruciales, telles que le droit reproductif. A ce sujet, docteur Francine Kanga, l’une des participants, a estimé que le droit reproductif est un droit personnel.

Comme l’homme, la femme a également le droit de décider sur sa santé sexuelle et reproductive. Cela veut simplement dire que la femme a le droit de décider du nombre d’enfants qu’elle doit avoir. C’est pourtant clair, mais certains hommes refusent de laisser leurs femmes décider de leur reproduction. Selon le témoignage de Dr Kanga, plusieurs femmes à Mbujimayi ne jouissent pas de leur droit reproductif. Ce sont les hommes qui décident de tout.

Ceux qui pensent que le droit de déterminer le nombre d’enfants est réservé à l’homme

D’un autre côté, le chef coutumier Kanyinda pense que ce droit revient à l’homme seul. De même, plusieurs autres hommes, voire certaines femmes, ont une mauvaise compréhension de la reproduction. Par exemple, il y en a qui pensent que le nombre d’enfants dépend seulement des moyens financiers d’un couple, oubliant que la santé ou simplement la volonté de la femme prime avant tout.

Ce qu’il faut savoir c’est que la décision sur le nombre d’enfants résulte d’un consentement entre les deux partenaires. Mais elle devrait revenir beaucoup plus à la femme, car c’est elle qui porte la grossesse. Le Protocole de Maputo accorde à la femme le droit de disposer de son corps en toute liberté et d’avorter lorsque sa santé est menacée.

En conclusion, je dirais que nos us et coutumes ne facilitent pas vraiment l’accès des femmes aux services de contraception. Ainsi, il y a encore beaucoup à faire dans notre pays en ce qui concerne l’application effective du Protocole de Maputo, sur l’ensemble du territoire national.

 

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion