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Ces habitudes que nous a léguées le Covid-19

Confinement, ralentissement de l’économie, mortalité en hausse, le Covid-19 a laissé des séquelles dans les différents pays du monde. En RDC, certaines habitudes héritées du confinement continuent à subsister. Par exemple, le conseil des ministres du gouvernement se tient essentiellement en ligne. De nombreuses entreprises ont adopté le télétravail lorsque la présence physique des agents est impossible suite à une manifestation ou des intempéries. 

On porte de plus en plus le masque respiratoire pour se protéger de la poussière, m’a confié un conducteur de taxi-moto à Kinshasa. Des changements qui jusque-là, n’ont pas connu de mise à niveau sur le plan législatif. 

Cas de force majeure 

Suivant les dispositions du code du travail en son article 57 alinéa 2, un cas de force majeure comme celui du confinement devrait inexorablement aboutir à une mise en congé technique pour des motifs à la fois sanitaires, mais aussi économiques. Car, pas d’entrée d’argent, pas de recettes, ni de salaires à payer. Dans des domaines comme la restauration, l’hôtellerie et le commerce, ce sont de nombreuses personnes qui ont perdu leur emploi durant les mois qui ont suivi la mise en quarantaine du centre des affaires à Kinshasa. Les entreprises qui ont adopté le travail à distance ont été plus résilientes à la crise et ont continué à exercer leurs activités. 

Depuis, rien n’est venu compléter la circulaire du ministre du Travail du 20 mars 2020 et du ministère de l’Emploi, exhortant les entreprises à privilégier le travail à distance pour sécuriser leurs employés. Le code du numérique, malgré ses nombreuses innovations, n’a pas abordé la question, laissant planer un vide juridique. Car, demander à un salarié de travailler à distance suivant des circonstances particulières implique une dotation en équipement, en connectivité, des obligations de prestation pour couvrir un horaire quotidien avec des logiciels de pointage pour la présence, ou surveiller l’effectivité du travail par l’employé. 

Dématérialiser l’Administration

Si le conseil des ministres n’a pas besoin de se tenir physiquement, ne pourrait-on pas étendre cette pratique à certaines parties de l’Administration publique ? Contrairement au secteur privé, les télétravailleurs de l’État pourraient se regrouper dans des lieux précis comme les maisons communales où, les conditions seraient aménagées pour leur permettre de prester à distance. Les professeurs d’université, déjà si peu nombreux, ne pourraient-ils pas enseigner virtuellement, sans avoir à pénaliser des universités et des filières entières du fait de leur mobilité aux quatre coins du pays ?

Un défi que pourrait relever le ministère du Numérique pour faciliter la décentralisation et l’efficacité du service public. On aurait ainsi moins de fonctionnaires à la Gombe (ceux dont le profil ne permet pas de travailler virtuellement) et on pourrait encadrer la qualité des services rendus. 

 

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