En RDC, de nombreuses familles dépendent financièrement de leurs proches installés en Europe. Mais depuis le début du confinement, la diaspora subit de plein fouet la crise du Covid-19. Conséquences : elle ne peut plus aider ceux qui sont restés au pays.
Le fils Mugaruka (nom d’emprunt) vit en Finlande. Avant l’arrivée du Covid-19, ce jeune homme prenait en charge financièrement toute sa famille restée en RDC. Sa mère, sa sœur, sa fille aînée et son neveu : tous sont installés à Goma dans le quartier Kyeshero. Mais depuis qu’il y a le confinement en Europe, Mugaruka ne leur envoie plus de sous. Et pour cause, les activités économiques sont à l’arrêt en Finlande. A cela s’ajoutent des difficultés de logistique pour envoyer de l’argent d’un pays à l’autre en raison des mesures visant à endiguer la crise sanitaire. Sans l’aide du fils, trouver de quoi manger est alors devenu un combat quotidien pour la famille Mugaruka.
« Nous mangeons des feuilles de haricot »
« Nous n’avons plus rien à manger », se plaint Georgette, la mère de famille. Et d’ajouter : « On mangeait des feuilles de haricots mais elles commencent à sécher, alors on mange des bananes pas mûres. »
Cette femme n’arrive plus à prendre ses médicaments le ventre vide, de peur de mourir de gastrite. C’est d’ailleurs son fils qui lui envoyait l’argent destiné à sa prise en charge médicale.
Privés d’argent de la diaspora
Au sein de sa famille, Mugaruka s’occupait de tout à distance. Des frais scolaires et alimentaires jusqu’à l’achat des biens de la maison. Quant à Zawadi Ndabawedje, la fille de la famille, elle n’a « pas eu la chance de connaître son père », décédé 6 mois après sa naissance. C’est son frère Mugaruka qui la prend en charge. Cette licenciée de l’Université libre des pays des grands Lacs (ULPGL) affirme que « la diaspora a toujours été un soutien pour de nombreuses familles congolaises ».
Aujourd’hui face à l’impasse, cette famille n’a qu’un seul rêve : voir la fin du calvaire. Retrouver l’équilibre et la paix de son ancienne vie.