Le couvre-feu instauré par les autorités congolaises pour stopper la propagation de la pandémie du coronavirus est sans doute l’une des mesures barrières les plus impopulaires. De nombreux Congolais pensent que le couvre-feu est politique et a des motivations sécuritaires. De quoi renforcer la méfiance de la population sur l’existence même de la maladie elle-même.
Malgré l’annonce par les autorités congolaises de l’allègement du couvre-feu de 22h à 4h du matin dans certaines provinces dont la capitale Kinshasa, et sa levée complète dans d’autres, la grogne des Congolais ne s’éteint pas.
Le virus ne circule pas que la nuit
Impopulaire, irrationnelle, hâtive, irréaliste, … tels sont les mots utilisés pour qualifier la mesure de couvre-feu. « La probabilité de contamination est moins grande aux heures nocturnes que diurnes. Les heures pendant lesquelles fonctionnent des bars, églises, écoles et marchés et autres qui sont déjà autorisés à rouvrir. Le virus ne circulant pas que la nuit, où est donc la rationalité et le pragmatisme dans cette mesure ? », s’interroge Julien Ajuwamungu, jeune activiste prodémocratie dans la ville de Goma.
D’autres citoyens se plaignent de l’impact négatif du couvre-feu sur leurs activités quotidiennes. Annuarite Bisika par exemple gère un restaurant-bar au centre-ville de Goma. Elle dénonce ce couvre-feu et estime qu’à ce jour il ne se justifie ni sur le plan économique, ni sur le plan scientifique ou social. « Le soir, j’ai beaucoup de clients qui viennent manger, boire… Ce couvre-feu ne nous aide pas du tout et ne se justifie même pas. Il faut lever purement et simplement cette mesure », réclame-t-elle.
Couvre-feu sanitaire ou sécuritaire ?
Le couvre-feu étant une interdiction ordonnée par l’autorité publique de circuler la nuit durant une certaine période, son bien-fondé divise toujours. « Il est du devoir de l’État de garantir l’ordre public […] Le président de la République a décrété le couvre-feu et les résultats sont-là : il y a baisse de la courbe de propagation de la maladie », a fait savoir le chef des opérations de la police de la commune de Karisimbi.
Défenseur des droits humains dans la ville de Goma, Me Wiston Mupekase reste sceptique quant à l’efficacité de la mesure. « Nous ne remettons pas en cause cette volonté manifeste de l’État à vouloir assurer la salubrité publique. Néanmoins, les effets bénéfiques de cette mesure ne doivent pas justifier la violation d’autres droits et libertés fondamentaux des citoyens tels que la liberté de circulation, d’association, de réunions pacifiques, de cultes », indique-t-il.
Une gestion efficace du Covid-19, aujourd’hui, exige également qu’il y ait plus de confiance des gouvernés envers les gouvernants pour qu’ils s’approprient les décisions prises et mesurent la gravité de la situation. Cela passe par la transparence et la bonne communication de différentes mesures et informations pertinentes sur le virus.
Étant donné que ce couvre-feu est toujours en vigueur, il est impérieux d’analyser régulièrement son impact pour juger de l’opportunité ou non de maintenir cette mesure qui non seulement porte atteinte aux droits et libertés des citoyens garantis par la Constitution, mais aussi s’avère moins productive.
Un article vide de sens. L’auteur ne comprends pas que lorsqu’il u a une urgence sanitaire de masse qui peut menacer la vie de la population, le gouvernement peut restreindre certaines libertés individuelles pour l’intérêt collectif. J’invite l’auteur a se faire instruire