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Nord-Kivu : le couvre-feu met en péril les travailleurs du sexe à Beni

Depuis le 13 août, le ministre de l’Intérieur Evariste Boshab a instauré un couvre-feu interdisant aux habitants de Beni de circuler librement la nuit. Selon lui, cette mesure peut mettre fin aux massacres perpétrés par les ADF dans cette ville. Salutaire ou pas, cette décision est une menace pour la prostitution. Ce métier qui nourrit et scolarise plusieurs familles depuis que les femmes ne peuvent plus accéder à leurs champs assiégés par les ADF.   

Cette décision est jugée subjective par beaucoup de gens à Beni car elle ne tient pas compte de tous ceux qui gagnent leur pain quotidien grâce à la prostitution. J’ai interviewé M.F, une prostituée, veuve et mère de trois enfants, qui préfère rester anonyme.

Pourquoi s’insurger contre la mesure ministérielle qui interdit à tout le monde de circuler la nuit ? 

M.F : Le couvre-feu me condamne au chômage, à la faim…Je suis une veuve et la mère de trois enfants. Mon époux a été tué en décembre dernier dans notre champ à Mayangose (à une dizaine de kilomètres à l’Est de la ville de Beni). Après son décès, je scolarise et nourris mes enfants grâce à la prostitution. C’est le second travail que j’ai choisi depuis que nos semences pourrissent dans mes champs assiégés par les rebelles ADF.

Le couvre-feu va mettre fin aux massacres, alors comment juges-tu la décision ministérielle? 

M.F : Cette décision de l’autorité est subjective. Le ministre fait semblant. Ca va mal pour nous, car notre travail ne s’exerce que la nuit et qu’il est tabou. Cette décision est également fantaisiste car chaque jour les paisibles citoyens ne cessent de mourir. Le 20 septembre dernier par exemple, une dizaine de maisons ont été brulées et neuf personnes décapitées à Kasinga.

Pourquoi le couvre-feu est-il vraiment accablant pour toi?

M.F : J’ai presque tout perdu : mon mari, mes terres… Raison pour laquelle je me suis refugiée dans la prostitution. Là, ma vie commençait à s’améliorer petit à petit car je gagnais au moins 15 $ par nuit, jusqu’à ce que ce maudit couvre-feu soit instauré. Je suis consternée parce que mes enfants n’iront pas à l’école cette année faute de moyen.

En plus, je suis souvent victime de la barbarie des agents de l’ordre quand il m’arrive de sortir, pour trouver quelques clients afin d’avoir suffisamment d’argent pour nourrir ma famille. Mais hélas, les policiers me tabassent, extorquant ainsi mon argent avant de m’emmener pour passer la nuit au cachot.

Que demandes-tu au gouvernement ?

M.F : C’est trop ! Je demande aux gouvernants de lever cette mesure du couvre-feu dans l’immédiat. Les autorités nous oublient parce qu’elles travaillent dans des bureaux climatisés, oubliant ainsi la souffrance que nous endurons à Beni. La souffrance nous oblige à nous prostituer…

 

 

 

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Les commentaires récents (6)

  1. Oui ce possible ,de comprendre beni,ni t’aité pas pour la guerre,la prostitution n’allait pas s’evoluer à beni,ce pourquoi ,je comprend le pense de femme à beni ,ils onts besoin d’un aide gouvernemental par moi.!

  2. elle a tout à fait raison,ce cher boshab travaille ds un bureau climatisé et vit à l’aise chez lui pendant que ses sujets souffrent à beni.Au lieu de trouver une bonne solution,il trouve celle qui accable encore les habitants de beni.

    1. Ce la fin pour eux ,l’heure a deja sonné ton sort sera en enfer toi avec ta famille (kanambiste) vous n’avais pas encor asses le temp pour le moment…!