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Nord-Kivu : la paix entre agriculteurs et éleveurs passe par la délimitation de leurs terres

Les conflits de limites entre agriculteurs et éleveurs mettent à mal la cohabitation des communautés dans plusieurs localités du Nord-Kivu. Les agriculteurs accusent les bêtes des éleveurs de dévaster leurs champs. Faux ! rétorquent, les éleveurs, affirmant qu’il n’y a pas de bornes qui délimitent les champs.

Chaque fois que les vaches dévastent des plantations, les agriculteurs exigent d’être indemnisés.  Ils se plaignent du fait que les éleveurs utilisent la force et les intimidations lorsqu’ils réclament réparation : « Leurs vaches envahissent souvent nos champs. Cela est à la base de la détérioration de la qualité de nos terres. Nous devenons de plus en plus pauvres puisque nous ne pouvons plus produire assez », se plaint Faustin Faradja, agriculteur à Kingi, un village de Masisi, à 38 km à l’ouest de Goma.

Les animaux ne sont pas intelligents

De leur côté, les éleveurs expliquent que les animaux ne sont pas intelligents. Même s’ils sont bien gardés dans un enclos, certains cherchent toujours à quitter le kikuyu (ferme) pour aller divaguer dans les champs. Pour les éleveurs, les agriculteurs exagèrent en réclamant le dédommagement. La facture qu’ils présentent  est toujours disproportionnée par rapport au dommage causé.

« L’une de mes vaches avait traversé nuitamment vers le pâturage voisin. Devant les chefs coutumiers qui devaient trancher le différend, le propriétaire du champ a exigé que je paie une somme d’argent équivalent à cinq sacs de haricot ! C’était trop, car une seule bête ne peut dévaster tout un espace équivalent au montant exigé », affirme Alexis Bizimana, un éleveur de Mushaki. Il se dit prêt à transférer le dossier à un tribunal de Goma.

Comment résoudre ce genre de différends ?

Selon Ndeze Jean-Baptiste, chef de chefferie de Bwisha, il s’avère urgent de mettre en place un cadastre foncier au niveau local pour établir les limites des champs des uns et des autres. Il faut aussi annuler les titres fonciers octroyés illégalement et remettre chaque citoyen dans ses droits. Il explique : « Les conflits persistent parce que les terres ne sont pas bornées. Lorsqu’il n’y a pas de limites légales qui séparent les terres des agriculteurs de celles des éleveurs, nous avons du mal à trancher les différends. »

En conclusion, pour permettre aux agriculteurs et aux éleveurs de vivre en harmonie, il est important que les chefferies les sensibilisent à borner leurs terres et à en respecter les limites légalement établies. Ce qui pourrait diminuer les conflits.

 

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