A Lubumbashi, la deuxième plus grande ville située au sud de la République démocratique du Congo, des fabricants artisanaux de briques délogent les morts de leur tombe. Ce que j’ai vu est incroyable le premier août, au cimetière de Penga-Penga, à l’Ouest de la ville.
J’ai été horrifié de voir des jeunes gens, sans doute en quête d’argent, ouvrir des tombes et déloger des ossements en vue de fabriquer des briques. Des squelettes gisaient au sol, sans aucun soin de les enfouir au sol. Adieux les idées reçues qui racontent que les africains sont respectueux des morts !
Des cimetières saturés mais fonctionnels
Chez nous en RDC, la journée du 1er août est dédiée aux parents morts ou vivants. Comme le veut la coutume, je parcours plusieurs cimetières pour entretenir les tombes des parents morts. Je visite le cimetière Sapin, ensuite Lwano et Kashamata. Outre le désordre qui les caractérise tous, ces cimetières sont surpeuplés, saturés mais toujours fonctionnels.
Le cimetière de Penga Penga, appelé aussi Gécamines, est celui qui me déçoit le plus. Je rencontre des jeunes gens qui fabriquent des briques en plein cimetière. J’ai vu des fours de briques déjà construits, d’autres en construction. Non loin de cette fabrique de briques, un jeune homme pleure. « Ma grand-mère a été enterrée ici il y a quelques mois, aujourd’hui l’endroit a été transformé en une briqueterie. Quelle peine de perdre toute trace d’un être aussi cher », se désole le jeune homme venu embellir la tombe.
Des tombes vandalisées
La profanation des tombes, à cause de la fabrication des briques, provoque des disputes entre les fabricants et un groupe de jeunes venu entretenir les tombes de leurs proches.
Sans aucune gêne, ces gens sont prêts à détruire des tombes pour trouver des terres argileuses, nécessaires à leur travail.
La mairie de Lubumbashi pourtant censée assurer la protection des cimetières, continue à signer des autorisations d’inhumation dans ce cimetière saturé et officiellement fermé il y a deux ans.