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Eglise catholique : « vade retro Kabilas !»

L’église catholique n’est pas toujours bien inspirée quand elle s’implique dans la politique africaine. En 1980, le cardinal voltaïque Paul Zoungrana qualifiait de « coup de grâce de Dieu » le putsch du colonel Saye Zerbo. L’ancien évêque de Lomé, Monseigneur Dosseh Agnroh, lui, comparait le général-président Gnassingbé Eyadéma à un « dieu de la terre ». En République démocratique du Congo, c’est plutôt une église critique à l’égard du pouvoir qui s’est exprimée ce vendredi 21 octobre. 

Dans une déclaration formulée par les évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), elle revient sur l’accord politique de mardi dernier, obtenu suite à un dialogue national auquel elle a participé, depuis le 1er septembre, avant de claquer la porte, le 20 septembre dernier.

Insatisfaits par ce “forum pour le dialogue national” boycotté par la majeure partie de l’opposition, les ecclésiastiques estiment que doit être impérieusement et « clairement mentionné dans le consensus à trouver que l’actuel président de la République ne se représentera pas pour un troisième mandat, conformément à l’article 220 de la Constitution ». Les religieux n’en démordent pas et soulignent que le texte de mardi —qui prévoit un report de la présidentielle à avril 2018 et un gouvernement d’union nationale— ne dit pas que Joseph Kabila ne sera pas candidat. 

Ils ne sont pas dupes du fait que le sort personnel du chef de l’Etat est au cœur des frictions et regrettent « qu’à deux mois de la fin du mandat présidentiel, les acteurs politiques ne réussissent pas encore à se mettre d’accord pour trouver des solutions pacifiques et consensuelles à la crise socio-politique qui prend des proportions de plus en plus inquiétantes et qui risque de plonger le pays dans le chaos ».

A propos mouchetés, les évêques congolais semblent abonder dans le sens du Rassemblement d’opposition constitué autour de l’opposant historique Étienne Tshisekedi, regroupement qui, dès octobre, proposait une « période d’intérim » sans Joseph Kabila. En R.D.C., les voies du Seigneur ne sont guère impénétrables…

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