Kisangani : ces pasteurs qui décident sur les mariages de leurs fidèles

Le mariage a toujours été une affaire de deux personnes qui s’aiment. Mais à Kisangani, lorsqu’on privilégie la foi chrétienne, certains se laissent guider par leur pasteur qui finalement décide à leur place. Etonnant, n’est-ce pas ?

En principe, le mariage met en avant le consentement des deux époux. C’est d’ailleurs la condition sine qua non pour les unir. Par contre, le mariage forcé oblige l’homme ou la femme à accepter de  vivre avec une femme ou un homme qu’il ou qu’elle n’a pas choisi(e). Cette pratique a élu domicile dans certaines de nos églises dites « de réveil ». Des exemples sont légion dans la ville de Kisangani. Je tais les noms des églises où j’ai vu de telles pratiques.

Faire sa volonté ou celle du pasteur, que choisir ?

Certains quand ils deviennent chrétiens, ils deviennent quasiment aveugles. Ils mettent leurs croyances en première position. Et face à un problème, ils courent vite voir leurs pasteurs. Et ces derniers en profitent pour les manipuler.

En RDC, et à Kisangani en particulier, dans certaines églises, le pasteur va jusqu’à décider de qui doit épouser telle ou telle personne, même sans libre consentement des concernés. Pour justifier sa bêtise, « l’homme de Dieu » dit avoir eu une vision de Dieu selon laquelle « ces deux fidèles sont faits l’un pour l’autre ». Les fidèles quant à eux n’ont presque pas un mot à dire sur une telle vision. Ils finissent par céder de peur d’être rejetés de l’église.

Contracter un mariage forcé et vivre malheureux, quelle idiotie !

Le consentement c’est la base de tout mariage. Imaginez que vous soyez marié(e) à une personne que vous n’avez pas choisie ni aimée et que vous êtes obligé(e) d’accomplir les devoirs conjugaux envers elle, notamment : faire l’amour, la cuisine, la vaisselle, la lessive, se secourir, se prendre en charge… Je ne sais pas comment vous allez continuer à vivre ensemble de cette manière. Il y aura des disputes chaque jour. Et dans des cas pareils, parfois ce n’est pas facile de faire machine arrière.

En conclusion, je dis aux croyants que nul ne peut vous imposer ce que vous avez à faire dans votre vie. En matière de mariage, le consentement passe avant toute chose. Ce n’est pas le pasteur qui doit faire le choix à votre place

« Cet article est écrit avec l’appui technique d’Internews, grâce au financement de la coopération suédoise, l’USAID et la coopération suisse.  Les opinions partagées dans cet article ne reflètent pas nécessairement les vues de l’Agence Suédoise de Développement International (ASDI), de l’USAID, la coopération suisse, ainsi que des gouvernements suédois, des États-Unis et suisse. »