Il me semble qu’en RDC, certaines personnes sont nées pour que tout aille dans leur sens. Elles sont importantes à un point tel que la marche de la République démocratique du Congo dépend de leur personne. Et il faut qu’elles soient satisfaites.
Sun City
Nous sommes en 2002. Les congolais se retrouvent à Sun City pour trouver des solutions à leurs problèmes à travers un dialogue inter-congolais. Avec l’appui de la communauté internationale, les participants mettent en place un monstre à la tête du pays. Le fameux régime 1+4. Il fallait tenter de satisfaire tout le monde. Mais en premier lieu le numéro un.
Matadi
De retour de Sun City, certains congolais se retrouvent à Matadi. Et nous ramènent une constitution, celle du 18 février 2005. Dans cette constitution, l’âge minimum pour briguer la magistrature suprême est rabattu à 30 ans. Article 72 de la constitution. C’était pour satisfaire une seule personne. Parce qu’il avait, lui, moins de 40 ans.
Age, niveau d’étude
Toujours en ce qui concerne les élections, la loi électorale de 2006 dans son article 9 est restée muette quant au niveau d’étude pour être candidat … Tout ça, c’était également pour une personne. Le même article 9 de la loi électorale de 2011 a ajouté un alinéa (6) qui spécifie le niveau d’étude… Vital Kamerhe y a été pour beaucoup à l’époque où il travaillait pour l’autre. Allez-y comprendre quelque chose.
Débat contradictoire
Toujours, grâce à Vital Kamerhe, qui a basculé dans l’opposition aujourd’hui, le débat entre les deux candidats au second tour du scrutin de 2006 n’a pas eu lieu. Encore une fois, c’était pour satisfaire la même personne.
2011 : révision
En 2011, la constitution révisée, son article 71 stipule : « Le président de la république est élu à la majorité simple ». Et non plus à la majorité absolue à un ou deux tours. Donc, l’élection présidentielle est ramenée à un seul tour. Toujours pour lui…
Référendum
Et finalement, la même constitution de 2011 octroie, dans l’article 218, au président le pouvoir de convoquer le peuple par référendum. Tout cela, pour lui.
Et maintenant ?
Et pour tout clore en beauté, certains commencent même à parler de « Kabila désir ». Que l’on n’est pas fatigué par lui. Il faut qu’on dialogue… Il faut lui accorder encore du temps pour finir ses réalisations… Tout ça encore, pour lui. Doit-on tout faire dans ce pays uniquement pour lui ? Alors, prenons tout ce que nous avons, femmes et enfants y compris. Oui, allons les déposer chez lui. Parce que nous lui devons tout. Ça suffit comme ça ! Nous devons prendre notre destin en main.
Jusque quand ?
C’est compliqué dans le pays d’un homme plus sage et plus intelligent que les autres. Nous demandons les élections en 2016, on nous promet le dialogue. Nous demandons la paix, c’est la guerre que le peuple doit craindre. Nous demandons la sécurité dans les territoires de Beni et Lubero, ce sont les carnages qui sont au rendez-vous. Nous demandons l’eau, l’électricité, les routes et surtout l’emploi pour les millions de jeunes chômeurs, on nous sort des discours. Oh Congo ! Pays des hommes providentiels !