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« Etudions les relations internationales ! »

Professeur, vous proposez aux Congolais d’étudier les relations internationales. Pourquoi est-ce si important ?

Chaque Congolais devrait s’intéresser à l’étude des relations internationales. Les conflits sont récurrents dans l’Est du pays qui est devenu le ventre mou de la région des grands-lacs africains. Un pays ne peut pas se développer en restant fermé sur lui-même. On doit surveiller et comprendre les ambitions des voisins pour briser le cercle vicieux des conflits en RDC.

Mais, l’étude des relations internationales en RDC ne date pas d’aujourd’hui…

Certes, la faculté des relations internationales existe depuis longtemps mais elle reste liée à la faculté des sciences politiques. Les relations internationales comme discipline scientifique ne sont donc pas étudiées comme il le faudrait. Les gens qui se sont penchés sur ce domaine sont encore peu nombreux. De Bukavu, au Sud-Kivu, à Kisangani, dans la nouvelle province de la Tshopo, en passant par Goma, Butembo et Beni au Nord-Kivu, il n’y a que trois professeurs en relations internationales.

Le nombre de spécialistes en relations internationales étant relativement faible, les autorités politico-administratives vous prêtent-elles l’oreille ?

C’est malheureusement le contraire sur le terrain. Dans la partie Est de la République Démocratique du Congo, les négociateurs ne connaissent presque pas les enjeux de la région. Leur expertise est donc à discuter. Par exemple, lors des pourparlers de Kampala entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23, un échantillon représentatif de la population a été présenté mais les experts en relations internationales étaient les grands absents. Les conflits ne sont pas près de finir au Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri si on ne change pas d’approche.

Quelle est la meilleure approche lorsqu’on sait que la RDC a besoin de diversifier les compétences de ses citoyens ?

Le pays en lui-même est le résultat des relations internationales. Il faut comprendre cela pour l’approprier et qu’il nous appartienne. Nous ne pouvons pas parler de développement de la RDC sans l’étude et la pratique des relations internationales par les Congolais. Il est question, à mon avis, de commencer l’étude des relations internationales relativement jeune de manière à susciter une sensibilité. A un autre niveau, il faudrait pouvoir coupler cette discipline avec l’étude des langues étrangères, surtout celles des puissances qui nous entourent et avec lesquelles nous avons des conflits.

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