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Évasions spectaculaires, preuve de la déliquescence de l’autorité de l’État congolais ?

La RDC compte deux nouvelles évasions spectaculaires en l’espace de 24 heures, à Kinshasa et à Beni. Les chiffres sont effarants : une dizaine de mort et plus de 950 évadés. À cela s’ajoutent les groupes armés et les empoignades entre les Assemblées et les gouverneurs de provinces. Revue de presse de Didier Makal.

« Onze personnes tuées, dont huit membres des forces de l’ordre, et plus de 900 détenus évadés », bilan provisoire que dresse La tribune.fr, sur l’attaque de la prison de Kangbayi à Beni. Le média relève des « attaques en série ». Le samedi 10 juin à Kinshasa, une policière a été tuée, quatre autres grièvement blessés et 17 détenus se sont évadés. La même chose est arrivée trois semaines plutôt à la prison de Makala dans la capitale et à Kasangulu dans le Kongo-Central.

L’attaque de la prison de Kangbayi à Beni a eu lieu en pleine journée, à 15 heures, note Cas-info qui fait état de 930 prisonniers évadés. « Une évasion qui n’est pas sans rappeler celles que viennent de connaitre d’autres villes du pays dont la plus importante à la prison de Makala le 17 mai dernier à Kinshasa. Avec plus de 4000 détenus disparus dans la nature. »

Conflit entre les institutions de l’État en provinces

« Urgence ! » s’écrie La Prospérité. Ce média de Kinshasa se demande qui appeler à l’aide au vu de « la situation dégradante dans les provinces » de la RDC. Le journal qualifie cela de « dilution de l’autorité à petit feu ! » Il déplore les querelles entre les gouverneurs et les Parlements locaux qui se battent en provinces.

De l’autre côté, explique La Prospérité, « L’urgence est telle qu’il faut vite trouver une solution au problème de légitimité et de légalité, qui laisse dans la rue,  les gouverneurs du Haut Katanga, de l’Équateur, du Lualaba, de Tshuapa,  de la Tshopo, et tant d’autres qui rallongent la liste de déchus. »

L’opposition exige les élections dans les délais prévus par l’Accord

Cette confusion arrive alors que la RDC prend du retard dans l’organisation des élections. À six mois de la fin de l’année, date à laquelle doivent se tenir les élections conformément à l’Accord sur la transition, rien ne rassure. « Le Rassemblement de l’opposition reste ferme », écrit La Tempête des tropiques. Pour ce média, les élections doivent avoir lieu en 2017. Le Rassemblement l’a répété mercredi lors de la rencontre entre cette plateforme de l’opposition et la majorité au pouvoir dans le cadre des « bons offices de la Monusco » sur l’Accord du 31 décembre 2016.

Non à l’ingérence extérieure

« Kabila rejette l’ingérence étrangère », au sujet de l’organisation des élections, titre L’Avenir de Kinshasa. Vendredi 9 juin, le gouvernement a évalué le processus électoral et le président Kabila a rejeté « fermement toute ingérence étrangère dans l’organisation des scrutins en RDC », écrit L’Avenir. Joseph Kabila a par ailleurs invité le gouvernement et la Céni « à agir en toute responsabilité et à réfuter toutes les pressions extérieures de qui que ce soit en ce qui concerne les questions électorales qui relèvent strictement de la souveraineté nationale », conclut le journal.

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